Nabil Sami ou l’unicité du monde pluriel
Par Habib O'Fakhri - «Pour faire un monde»: l’intitulé de l’exposition d’art plastique post moderniste du peintre Nabil Sami. Investissant les blanches cimaises de la Galerie Hédi Turki à Sidi Bou Said (banlieue de Tunis), l’artiste donne à voir plus d’une quarantaine d’œuvres élaborées au mode de la technique mixte ,froide et réflexive.
Au commencement était le germe de la fécondation. Puis survient la gestation. Autant que les éléments, les sujets prennent racine puis forme-informe dans le détail essentiel. Le projet se drape ensuite du doute de l’attente et la certitude interrogative.
Peu disert sur ses motivations, l’artiste semble établir une symbiose du dit et non dit. Un pointillé faussant la piste ,par l’alternance du patent et du latent.
Enfant de l’eau
La mixture du clair-obscur, du rouge et du noir pigmentés est supplantée par un bleu serein de la méditation ( Hommage pour Ghandi), les cris raz le bol ( Dégage),un écho mondial du soulèvement du 14/01…Dans les autres « séries »,les tons couches et les représentations humaines s’entrecroisent.
C’est que pour faire un monde, l’artiste en interpelle plusieurs. Apparente ,la variation expressive renvoie à l’unicité du mouvement dont la trame se tisse dans la dualité de la frustration-désir, le pouvoir et son contre.
Esthète observateur des deux rives de la grande bleue, le peinture ratisse large. Néanmoins, il reste un enfant de l’eau subjugué par la complexité de la personnalité du pays natal et son inspirante polychromie.
Entre la bonne peinture et la mauvaise peinture, s’intercale un espace auquel l’artiste -peintre vous convie jusqu’au 10 mai.
Habib O'Fakhri