Youssef Chahed à : des parties ont peur des résultats des élections et font tout pour les saboter (Album Photos)
C'est un chef de gouvernement offensif, sûr de lui, fort de l'appui du chef de l'Etat et ne donnant nullement l'impression d'être sur le départ qui s'est présenté aux députés ce vendredi au cours d'une séance de dialogue. D'emblée, il a déclaré que son gouvernement est attaché à l'organisation des municipales à l'échéance fixée, soit le 6 mai et à poursuivre les réformes dans tous les domaines ».
Il a accusé « certaines parties » de chercher à saboter ces élections parce « qu’elles craignent que les résultats ne mettent fin à leurs ambitions politiques », alors que « d’autres nostalgiques de l’ancien régime font tout leur possible pour faire échouer le processus démocratique ». Il les accusent de chercher «à enfoncer un coin entre nous et l’Ugtt, et de miser sur l’échec de nos négociations avec les institutions financières internationales». Il a enfin rassuré que les élections municipales ressembleront aux précédentes consultations électorales : transparentes et libres et reflèteront les choix des Tunisiens.
A propos de l'évaluation de l'action du gouvernement, il a concédé que les Tunisiens sont en droit, un an et demi après son entrée en fonction, de prendre connaissance du degré d'avancement dans l'application des différents axes du document de Carthage. Cette évaluation ne doit pas, toutefois, être subjective, ni dictée par des calculs politiciens et parfois malintentionnés». Tout en passant en revue les avancées sur le plan économique au cours des premiers mois de l'année, il a exprimé ses préoccupations concernant l'état des finances publiques.
Il a récusé le terme «échec» pour qualifier l’action gouvernementale :«on ne pas pas parler d'échec du governenment tout en se félicitant de la situation sécuritaire, alors que les institutions militaires et sécuritaires qui opèrent sous le commandement suprême du président de la République relèvent du gouvernement».
Evoquant la situation des entreprises publiques dont les pertes se montent à 6500 millions de dinars, il a observé que l’Etat n’est pas prêt à combler le déficit structurel chaque année sans qu’elles ne procèdent aux réformes nécessaires. L’état catastrophique des finances publiques ne permet plus aux entreprises publiques surtout celles qui opèrent dans les secteurs concurrentiels de compter sur l’aide de l’Etat et surtout sur sa caution solidaire sur les emprunts qu’elles contractent. A ce propos, il a annoncé le lancement dans les prochaines semaines d’un programme de réformes des entreprises qui repose sur une vision globale de la restructuration de ces entreprises pour qu’elles deviennent bénéficiaires, sauvegardant ainsi les emplois et les droits des ouvriers et des fonctionnaires.
Il n’a pas exclu la possibilité d’une privatisation de certaines entreprises publiques non stratégiques opérant dans le secteur concurrentiel. Il a ajouté que cela permettrait de créer de la richesse, de lancer des projets dans les secteurs d’avenir et de développer les régions déshéritées, l’accroissement des investissements dans les secteurs de l’enseignement et de la santé.
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