Des résolutions internationales menacent le secteur du Tabac et la main d’œuvre qu’il emploie
Réunies au Caire, le 28 février dernier à la faveur de leur troisième session annuelle, les régies nationales du Tabac du Liban, d’Egypte et de Tunisie, ont mis en garde contre des ‘’résolutions internationales qui menacent le secteur du tabac et les économies des pays participants. Les plus graves sont celles qui seront soumises lors de la prochaine conférence des parties, COP8, tendant à considérer la culture du tabac comme une menace à l’environnement, ce qui s’étend à la main d’œuvre employée dans le secteur.’’
Le directeur général de la Régie nationale des Tabacs et des Allumettes (RNTA), Sami Ben Jannet a souligné que cette troisième réunion a offert l’occasion de réitérer l’engagement de la régie tunisienne avec es partenaires en Egypte et au Liban, à préserver les régies nationales œuvrant dans le domaine du tabacs. "Nos challenges portent sur la lutte contre la contrebande et le commerce illicite, nos défis consistent à adopter les nouvelles technologies, la diversification de nos produits à risques réduits et nos espoirs sont de générer une contribution plus grande au financement du budget de l’Etat et de promouvoir le développement durable », a-t-il affirmé.
Passant en revue les principales mesures prises par la Tunisie, depuis la session précédente tenue à Beyrouth en 2017, le directeur général de la RNTA a mentionné cinq axes principaux à savoir :
- Renforcer les ressources du budget de l’Etat à la faveur des ventes des cigarettes internationales et locales, sachant que le produit de ces ventes représente 6% des ressources budgétaires totales en Tunisie;
- Intensifier la production, améliorer les différents indicateurs, réduire le commerce parallèle grâce à l’amélioration de la capacité de production ;
- Diversifier les produits à l’instar de la nouvelle génération de cigarettes électroniques et des produits de tabac à risques réduits du type « HeatNotBurn », et œuvrer à trouver des mécanismes réglementaires et législatifs ainsi que les procédures appropriées pour commercialiser ces produits;
- Contribuer à la limitation du commerce illicite des produits de tabac et à la réduction du volume du marché parallèle et de la contrebande,
- Accroître davantage le rôle sociétal des régies des tabacs à travers des activités sociales à entreprendre dans les zones défavorisées, et apporter une plus grande attention aux catégories les plus démunies actives dans le domaine de la culture du tabac.
De son côté, le président de la Régie Orientale des Tabacs en Egypte, Mohamed Othman Haroon, a indiqué que cette régie constitue l’un des piliers de l’économie égyptienne, procurant au trésor public, durant l’année écoulée, pas moins de 43 milliards de livres égyptiennes. Elle se hisse ainsi en deuxième position, après le Canal de Suez, au classement des contributeurs au budget de l’Etat. Affirmant que l’industrie du tabac fait l’objet d’une ‘’forte attaque’’, il a souligné la nécessité de « défendre cette industrie face aux différents défis qui se dressent sur sa route et de considérer le rôle des régies dans l’économie nationale de chaque pays. »
Pour sa part, Nassif Saklawi, directeur général de la Régie libanaise des Tabacs et Tombacs (RLTT) a mis en relief l’importance des échanges d’expériences et d’expertises, indiquant que « les menaces seront nombreuses et les risques grands si on n’agit pas de suite, chacun de son côté, dans son pays, et à partir de sa position et de sa responsabilité. L’occasion nous est offerte aujourd’hui, à partir de l’Egypte, hier du Liban et demain de Tunisie, pour entreprendre les actions qui s’imposent, le plus important étant d’agir ensemble dans un même sens, à partir d’une vision commune claire et d’une stratégie partagée. »
La déclaration du Caire publiée à l’issue de la réunion a souligné la nécessité de soutenir l’industrie nationale du tabac et de la préserver, dans l’intérêt des économies des pays participants, dans la pleine légalité dont elle jouit, sur la base des législations et réglementations issues des constitutions en vigueur dans les pays représentés. Les participants ont valorisé la totale coordination entreprise en continu en vue de faire face aux diverses menaces pour préserver l’industrie. Ils ont affirmé que l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) constitue l’unique référence internationale appropriée pour débattre de la légalité du commerce du tabac et de son impact, appelant à ne pas retirer cette attribution de l’OMC qui jouit de l’estime et du respect de toutes les parties concernées.