News - 26.05.2010

10 propositions pour la convergence de la Méditerranée 2030

Qu’est-ce la prospective  et que peut-elle apporter à la construction d’une vision commune de la méditerranée en 2030 ? Un panel d’experts, conduit par le Pr Taieb Hadhri, ancien ministre de la Recherche Scientifique et actuel Directeur général de l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques, vient de présenter la conclusion des ses travaux lors des Entretiens de la Méditerranée. Parmi les différents scénarios envisagés, celui de la convergence par le haut, le plus approprié, semble réunir le consensus. Il repose sur le besoin d’une action politique volontariste forte consolidant un climat de paix et de stabilité, la valorisation des complémentarités euromed : croissance forte et riche en emplois, le besoin d’une plus grande migration circulaire. L’intégration euromed en 2030 exige un cadre institutionnel renforcé, l’accélération de l’harmonisation des normes, un système régional intégré et 4 libertés et des coopérations renforcées.

Pour se rapprocher des conditions de réalisation du scénario de convergence par le haut souhaitable, 10 propositions ont été formulées :

  1. Investir dans le capital humain en favorisant la mobilité (autoriser la migration temporaire pour des services contractualisés et des projets co-financés par l’UPM) et la qualification des personnes (création d’un socle de base commun et d’un réseau euro-méditerranéen de formations professionnelles et de reconnaissance-accréditation des compétences et des diplômes; soutenir le projet d’Université euro-méditerranénne et approfondir ErasmusMed,…).
  2. Accélérer les transferts de savoirs, de compétences et de technologies (I) en favorisant l’émergence de « pôles de compétitivité » (clusters) et de recherche euro-méditerranéens sur des secteurs porteurs ou riches en emploi (technologies de l’information et de la communication pour les services, techniques agricoles et d’efficacité énergétique, etc.) ; en resserrant les arbitrages de localisation sur une base régionale : de ce point de vue, la mise en place d’un système de préférences régionales allant au-delà du libre-échange et fondée sur des critères de qualité sociale, sanitaire et environnementale contribuerait à accélérer les transferts de capitaux et de savoir-faire.
  3. Créer un espace institutionnel commun accompagné de transferts, un statut avancé bénéficiant de fonds de « préadhésion» au marché intérieur (signifiant l’établissement progressif des quatre libertés de circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes).
  4. Engager un processus de certification méditerranéenne centrée sur les services et l’agriculture dans un premier temps, avec un label méditerranéen garantissant une qualité sanitaire (mise en place d’une agence sanitaire) et environnementale en matière agricole, un niveau de compétence et de qualité de services pour les prestations de services.
  5. Sélectionner les projets de l’UPM (co-financement) sur leur potentiel de création d’emploi et/ou de sobriété énergétique.
  6. Créer un fonds méditerranéen environnemental visant, d’une part à renforcer la capacité d’adaptation au changement climatique des pays sud et est méditerranéens et des Balkans, d’autre part à financer les projets d’infrastructures de transport d’énergies renouvelables et de transport collectif alternatif au mode routier, les projets de développement propre réduisant les gaz à effet de serre, les projets de rationalisation de la demande en eau et d’efficacité énergétique en particulier dans le résidentiel-tertiaire. Mettre en place un fonds solaire euro-méditerranéen.
  7. Mettre en place une banque méditerranéenne d’investissement, fondée sur les mêmes principes que la BEI, et conçue pour favoriser le financement des PME, acteurs clés en matière de création de richesse et de l’emploi.
  8. Intensifier les réseaux de transports au sud de la méditerranée en vue de favoriser la fluidité des échanges commerciaux Sud-Sud, avec une attention particulière au transport multimodal permettant une meilleure optimisation du coût de la logistique.
  9. Elaborer une politique commune de sécurité alimentaire (dispositifs mutualisés d’assurances des risques agricoles ; constitution de stocks de sécurité et élaboration de mécanismes d’intervention d’urgence) et de développement rural.
  10. Créer un observatoire euro-méditerranéen permanent chargé de suivre la convergence ou la divergence du développement de la Méditerranée, d’évaluer l’efficacité des mesures éventuelles qui seront prises pour l’intégration méditerranéenne et de sensibiliser les opinions publiques de tous les pays riverains sur ces questions.

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