En direct de Doha : Les coulisses de la mission commerciale tunisienne au Qatar (Photos)

Doha - De l’envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaieb. Le vol des bagages fort déplorable, au retour à l’aéroport de Tunis-Carthage, mercredi à minuit, de certains membres de la mission commerciale tunisienne au Qatar ne saurait occulter l’intensité du travail accompli. Coulisses

Les 130 membres de la délégation tunisienne conduite par le ministre du Commerce, Omar Behi au Qatar du 13 au 15 novembre, n’étaient pas tous des opérateurs économiques. Deux députés, Lotfi Ali (Nida, Gafsa) et Maher Medhioub (Ennahdha, pays arabes), Me Maher Ben Dhia (avocat d’un grand groupe, ancien ministre UPL de la Jeunesse et des Sports) et Emna Karoui (candidate à l’élection présidentielle de 2014 et propriétaire d’un groupe d’établissements scolaires privés) étaient de la partie. Un autre ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, résident à Doha, était venu saluer ses compatriotes : Tarek Dhiab, commentateur sur Bein Sport.

Le départ, tôt lundi 13 au matin, par vol spécial affrété par Tunisair, était effectué à partir du Terminal 2 (pèlerins, charters, etc.) et le retour, mercredi soir a dû atterrir au Terminal 1. Au grand dam de ceux qui avaient laissé leur voiture parking du Terminal 2.

Le Cepex et l’ambassade de Tunisie à Doha ont confié l’organisation logistique sur place à un groupe qatari privé, Economy Group, de l’homme d’affaires Abderrahman Saliti. Son concours a été efficace pour assurer l’invitation des donneurs d’ordre qataris et la coordination avec les services de la Chambre de Commerce et des différentes autres parties concernées. De son côté, l’ambassadeur de Tunisie à Doha, Slah Salhi, avait donné la semaine dernière une série d’interviews à la presse locale pour annoncer la manifestation et souligner l’importance de la délégation commerciale, ce qui a renforcé la médiatisation.

L’ambassade de Tunisie, très mobilisée, ne savait plus où donner de la tête.Trois ministres tunisiens étaient en mission à Doha, pendant la même période : Omar Béhi, pour la mission commerciale, Slim Khalbous, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour signer un accord avec son homologue et participer au Sommet mondial sur l’Education (Wise) et Taoufik Rajhi, ministre auprès du Chef du Gouvernement, chargé des Grandes réformes, pour des entretiens de haut niveau.

Pour faire face à la situation, et en dépit des effectifs très réduits, l’ambassadeur Salhi a mis à contribution l’ensemble des diplomates, les représentants de l’ATCT et de l’ANETI ainsi que les autres membres du staff. Dans une parfaite synchronisation. 

L’un des facteurs de réussite de la mission commerciale au Qatar est l’accord conclu avec le ministère des Affaires étrangères, tient à souligner la PDG du Cepex, Aziza Htira. Il porte sur un appui logistique pour l’envoi d’échantillons, catalogues et matériel d’exposition par colis diplomatique, la tenue d’une régie financière déléguée par les services de l’ambassade et une série d’autres facilités.

Le président du conseil d’administration de la toute puissante Chambre de Commerce et d’Industrie du Qatar, Cheikh Khalifa Ben Jassem Al Thani s’est investi lui-même pour faire réussir la mission tunisienne. Sans se contenter de co-présider avec Omar Behi, l’ouverture du forum, il avait pris soin de visiter les stands de l’exposition, un par un, et d’appeler les hommes d’affaires concernés du Qatar pour les inciter à rencontrer les opérateurs tunisiens. Il a également offert en l’honneur de la délégation, dans un restaurant huppé de Qatara, un déjeuner auquel il a convié les membres du conseil d’administration de la Chambre, soit la fine fleur de la communauté d’affaires.

Les organisateurs ne pouvaient trouver meilleur qu’Ameur Bouazza, pour faire fonction de maître de cérémonie. Cet universitaire, journaliste (Radio Monastir) et chroniqueur à Leaders Arabiya s’en est parfaitement sorti, suscitant l’admiration des Tunisiens comme des Qataris.

Il avait précédé la délégation par vol régulier, pour trouver le temps nécessaire afin de s’occuper de ses affaires sur place. Ali Slama avait en effet implanté depuis quelques années à Doha une unité d’embouteillage d’huile d’olive. Inaugurée en décembre 2015 par l’ancien chef du gouvernement Habib Essid, elle montre la voie aux industriels tunisiens qui songent à lui emboîter le pas. 

Spécialiste de plants d’oliviers et d’arbres fruitiers, et producteur de fruits de grande qualité sous la marque Sadira, Sahbi Mahjoub était très sollicité pour ses plants et ses fruits. Il avait déjà implanté une pépinière en Jordanie et opère dans de nombreux pays arabes. Sa technologie est très prisée. 

La demande du Qatar en lait de qualité est très importante. Ali Klabi, l’un des meilleurs spécialistes depuis la réussite de sa première marque Laino, cartonne à présent avec Vitalait. Tous les supermarchés locaux la réclament. Mais, c’est la chaîne Loulou qui, via la Sodex de Bassem Loukil, en a raflé la plus grande quantité. D’autres marques tunisiennes (Délice, Natilait, etc.) font également une bonne percée.

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