Dr Fares Mili : Le tabagisme touche 24% des jeunes tunisiens de 13 à 15 ans. Faut-il baisser les bras ?
Casablanca – De l’envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaieb. « Au meilleur des cas, le taux d’abstinence à long terme à la cigarette, sans rechute, est de 22%. A-t-on le droit de baisser les bras dans la lutte contre les risques du tabagisme et d’abandonner les fumeurs à leur sort sans rien leur proposer en produits alternatifs à risque réduit ? » Intervenant lors de la Conférence 2025 sur les stratégies de prévention et de réduction des risques sante en Afrique, le Dr Fares Mili, addictologue, pneumologue et président fondateur de la société tunisienne et de tabacologie et des comportements d’addiction, ne se voile pas la face. Evoquant les différents rationnels quant à l’addiction au tabac, il a mentionné la neuro-adaptation, la vulnérabilité génétique, comorbidité psychiatrique et le taux élevé de rechute malgré un effort d’abstinence.
S’agissant des jeunes tunisiens, Dr Mili a tiré la sonnette d’alarme en signalant que le taux de prévalence du tabagisme auprès des 13-15 ans s’est accru de 8 points durant les six dernières années, passant de 16% en 2011 à 24% en 2016, selon des enquêtes fiables récentes. Livrer ces jeunes à eux-mêmes représente selon lui l’amorce d’une addiction aux lourdes conséquentes. Outre ces primo-fumeurs, les autres fumeurs de longue date courent de graves dangers et doivent pouvoir disposer de nouveaux produits à risque réduit, notamment à travers le tabac chauffé et non brûlé, ce dernier, le tabac brûlé étant fortement cancérigène.
Lire aussi
Prévention et réduction des risques santé : quelles politiques, quelles pratiques ?
'’Bons baisers de Casablanca’’ : Ce que les Tunisiens peuvent savoir de ce qui se passe aujourd’hui au Maroc