Qui veut la peau de l’école de la république
Ceci aurait pu passer pour un nième fait divers commis par des délinquants, n'étaient le lieu et l’impact qu’il génère en ces temps troubles. Un collège à l'Ariana a été attaqué lundi 2 octobre. Le gardien séquestré et ligoté a assisté impuissant au vol des équipements et des ordinateurs, au saccage des salles de classe et de l’administration. Les agresseurs non contents de vandaliser le collège ont menacé de revenir pour achever leur œuvre. Le corps enseignant, sous le choc, a entamé une demi-journée de grève afin de sensibiliser les autorités de tutelle à la question sécuritaire dans les établissements scolaires.
La délinquance n’est pas un phénomène nouveau.Le nombre de vols avec violence ne baisse pas et la nature de ses actes s’aggrave. Mais le phénomène a rarement touché autant les établissements scolaires. Il fut un temps où l’école publique était un lieu sacré, même pour un délinquant. Espace de transmission du savoir et de citoyenneté, elle était un véritable sanctuaire qui n'avait pas besoin d’être gardé. De l'attaque contre l’école primaire Riadh 2 au saccage du collège de Borj Baccouche où les délinquants ont saccagé les salles de classe avant d’y mettre le feu,en passant par la cité Khaled Ibn El Walid, à Douar Hicher (Manouba) et l’anathème lancé contre Faïza Souissi à l’école Sidi El Bahri de Sfax, l'école publique est aujourd’hui, la cible d’agressions de toutes parts, sans oublier les chiffres alarmants d’abandons scolaires et de retour aux formes archaïques d’enseignement, alors que l'école privée est curieusement épargnée. C'est pourquoi, il est urgent de placer l’école comme un enjeu sécuritaire.