L'Ugtt réclame l'annulation des spectacles de Boujnah : est-ce la solution pour défendre la cause palestinienne ?
Lorsque l’Ugtt a critiqué les dernières augmentations des prix du carburant, personne n’y a trouvé à redire, car elle était bien dans son rôle. Mais qu’elle se mette à tancer (le mot n'est pas trop fort) le ministère de la culture pour avoir toléré la participation de Michel Boujnah au festival de Cathage, l’enjoignant de supprimer tous les spectacles de l’humoriste en Tunisie, voilà qui mérite explication.
La centrale syndicale ne cesse de nous expliquer qu’elle n’est pas une organisation syndicale classique, revendiquant le droit d’intervenir dans le champ politique au nom des services rendus à la cause nationale et à l'édification de l'Etat. Mais pour autant, cela lui donne t-il le droit d'intervenir dans la programmation des festivals et de vouloir imposer l'annulation de spectacles sous des prétextes fallacieux ? Certes Boujnah est un fervent partisan d'Israël et il ne s'en est jamais caché, mais la majeure partie des artistes occidentaux qui viennent en Tunisie le sont aussi peu ou prou. A notre connaissance, l'Ugtt n'a jamais appelé à l'annulation de leurs spectacles. Le syndicat obtiendra gain de cause, comme d'habitude, car on ne refuse rien à « la principale force du pays». Mais est-on sûr que ces annulations feront avancer la cause palestinienne?