Partenaires - 15.04.2010

Réunion des 10 pays de la Méditerranée occidentale pour « consolider » la coopération euroméditerranéenne

 Les ministres des Affaires étrangères du « 5+5 », qui regroupe 5 pays de la rive occidentale de la Méditerranée (5 membres de l'UE, Portugal, Espagne, France, Italie et Malte) et 5 autres de la rive sud bordant l'Afrique (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Mauritanie), tiennent, les 15 et 16 avril à Tunis leur huitième réunion annuelle.

L'objectif est de faire le point sur une coopération intergouvernementale qui s'est développée loin des soubresauts du conflit israélo-arabe en pays voisins et aux populations croisées.

Kamel Morjane, nouveau ministre tunisien des Affaires étrangères et hôte de la réunion, a indiqué mercredi 14 avril que les discussions seront axées sur le réchauffement climatique, la sécurité alimentaire, l'émigration, l'emploi, l'énergie, etc. Il a insisté sur le fait que le caractère juridique souple du dialogue « 5 + 5 » lui a permis de réaliser des acquis, notamment en matière de défense, environnement et sécurité intérieure. « La rive ouest de la Méditerranée offre un environnement plus propice au partenariat en raison de l'absence du conflit arabo-israélien. Le dialogue « 5+5 » pourra ainsi s'élargir à d'autres domaines, tout en développant son cadre juridique, sans pour autant l'accabler de lourdeur structurelle », a affirmé M. Morjane.

Ce dialogue informel « 5+5 » a été initié au début des années 90. Plusieurs réunions ministérielles ont eu lieu, la première en 1991 à Rome. Ensuite, il y a une interruption et le processus a repris en 2001 à Lisbonne. Et depuis des rencontres régulières ont eu lieu de part et d'autre de la Méditerranée regroupant soit les ministres des Affaires étrangères, ceux de l'intérieur ou même dans d'autres formats. Un sommet du dialogue « 5+5 » a eu lieu à Tunis les 5 et 6 décembre 2003 au cours duquel le président de la Commission européenne de l'époque, Romano Prodi, avait joué un rôle visible alors que les institutions européennes n'étaient pas impliquées dans ce dialogue particulier entre voisins. « C'est une enceinte de dialogue assez informelle sur toutes les questions politiques qui ne fait pas double emploi avec le processus de Barcelone mais qui a plutôt pour vocation de le consolider », affirme la diplomatie française. Le même raisonnement vaut aujourd'hui pour l'Union pour la Méditerranée que les 10 pays membres du « 5+5 » affirment ne pas concurrencer, malgré les piétinements qu'ils constatent.

Tous les thèmes sont généralement abordés dans ce cadre, y compris les questions de sécurité. Les réunions ministérielles, comme le sommet de Tunis, donnent aussi l'occasion d'une large concertation entre les pays ouest-méditerranéens des deux rives sur tous les sujets brûlants, la situation globale dans la région (y compris le Proche-Orient), l'évolution des relations globales euroméditerranéennes. Ils doivent aussi veiller au suivi d'actions communes programmées et n'impliquant que les 10 pays membres. La lutte contre les réseaux de traite humaine (migrations non contrôlées) et contre le terrorisme, un thème qui est, depuis quelques années, au premier rang des préoccupations communes. (F.B.)
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