News - 11.06.2016
Les accoucheurs d'Ennahdha
En toute complicité intellectuelle et politique, Abderraouf Najjar et Ridha Driss ont accompli un travail de fond, de patience et de persévérance. Ennahdha leur doit l’adoption consensuelle par le congrès à des scores élevés de sept motions essentielles. Des textes de fond qui avalisent la gestion politique et financière (avec tout ce qui peut être sujet à contestation) inscrite jusque-là au bilan, mais aussi et surtout qui scellent la vision d’avenir et fixent la plateforme structurelle du mouvement. Leur mandat était plus qu’un défi, une aventure, sans la moindre garantie. Ils devaient le réussir, puis se ranger en douceur. Comment y sont-ils parvenus?
Najjar comme Driss partagent tous deux un parcours quasi similaire. Engagement dès le lycée au sein du Mouvement de la tendance islamique, activisme local et régional, l’un à Radès-Ben Arous, l’autre à Sfax, tentatives d’études à l’Université de Tunis, poursuites policières, clandestinité, condamnation à des années de prison par contumace, fuite à l’étranger, puis exil en France.
Très actifs et respectés, tous deux se succéderont à la présidence, de longues années durant, du Conseil de la choura jusqu’au déclenchement de la révolution. Najjar et Driss se tiendront à l’écart des tiraillements et en dehors de la course aux prébendes qu’avaient alors provoqués un siège à l’ANC au Bardo ou un maroquin de ministre. Continuant à résider en France, ils ne suivaient pas moins de près la situation en Tunisie, et ce qui se passe à l’intérieur d’Ennahdha. Membres du Conseil de la choura, ils feront sans cesse une navette quasi hebdomadaire entre Paris et Tunis. Sans guère s’exposer dans les médias.
D’où Rached Ghannouchi les a sortis pour leur confier une mission aussi déterminante? Leur discrétion loin des feux de la rampe est-elle la principale raison de leur choix? Pas uniquement. Leur parcours personnel parle pour eux.
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