News - 04.05.2016
Les cinq demandes de la Bourse de Tunis au chef du gouvernement (vidéo et Album photos)
La Bourse de Tunis a invité le gouvernement à développer, à travers des mesures concrètes et immédiates, le marché financier et accroître sa contribution au financement de l’économie.
A la faveur de la visite mercredi matin du chef du gouvernement, Habib Essid au siège de la Bourse à l’occasion du démarrage des transactions sur le titre Unimed, le directeur général, Bilel Sahnoun, a soumis cinq propositions formulées par le conseil de la Bourse.
Partant du constat du faible nombre des entreprises cotées (79), de la capitalisation (21% du PIB), du financement de l’investissement privé (9%), alors que de nombreuses opportunités s’offrent potentiellement, ces demandes se présentent comme suit:
- Renforcer les incitations fiscales pour encourager l’entrée en bourse et le financement à long terme par le marché. Nous sommes persuadés que le coût fiscal de ces incitations sera très nettement compensé par les bénéfices de la transparence et de la bonne gouvernance, pour l’entreprise, pour ses actionnaires, pour l’Etat collecteur d’impôts et d’une manière générale pour l’Economie nationale.
- Inciter les institutionnels, et notamment les compagnies d’assurance à investir sur le long terme dans des actifs financiers. Cela offrira à ces institutionnels de nouvelles orientations de partenariat pour le financement de l’économie et un potentiel de rémunération des placements avantageux sur le long terme.
- Recourir au marché financier pour les besoins de financement des collectivités et des entreprises publiques, et recourir au marché financier pour le financement de projets de partenariat public privé.
- Poursuivre le processus de déplafonnement des investissements Etrangers dans les sociétés cotées et accroitre les IDE en portefeuille, qui ne sont actuellement que de 26% de notre capitalisation boursière comparé à plus de 50% dans les places arabes.
- Ouvrir le capital d’entreprises publiques prometteuses qui ont besoin de restructuration ou de financement pour leur permettre de profiter des avantages du marché financier. Cela soulagera d’autant les finances publiques.
« Le marché financier en général et la Bourse en particulier, attendent des signaux politiques et une forte volonté, a affirmé Bilel Sahnoun à l’adresse du chef du Gouvernement, pour nous permettre de mieux jouer notre rôle d’acteur dans le financement de notre Economie, et contribuer à l’attrait du Site Tunisie aux investisseurs aussi bien locaux qu’étrangers ».
« Le marché financier peut faire beaucoup plus, avait- souligné Sahnoun. Il est parfaitement capable de redessiner la cartographie du financement en Tunisie. Il permet de mobiliser l’épargne pour financer l’investissement. Il permet également d’alléger la pression sur le système bancaire, appelé plus que jamais à respecter des règles prudentielles et à réduire la prise de risques, provoquant un renchérissement des couts des ressources.
Des secteurs entiers de l’économie nationale, à forts besoins de capitaux, demeurent insuffisamment ou pas du tout représentés à la Bourse.J’en cite les Télécoms, les Mines, l’Agriculture, l’énergie, le transport, le tourisme ou les médias. Les groupes de sociétés ne sont que faiblement représentés alors que la Bourse constitue pour eux la meilleure voie, non seulement pour le financement mais aussi pour la pérennité et la transmission entre les générations.
Avec la mise en place du cadre législatif du marché financier par la loi de 1994, l’Etat a cherché à donner au marché financier les moyens de jouer pleinement son rôle. Force est, pourtant, de constater que l’évolution enregistrée depuis, demeure timide même si une nette prise de conscience commence à se dessiner ces dernières années. C’est peut-être un tournant qui nous incite à l’optimisme et à l’espoir ».
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