News - 17.06.2015

Une prise de taille: le terroriste Makram Mouelhi

Une autre prise de taille: Makram Mouelhi

Makram Mouelhi n’était pas facile à débusquer, révèle à Leaders le chef de l’opération. Ce chef de groupe armé qui était l’un des premiers terroristes à introduire, il y a quelques années, le jihadisme en Tunisie, s’était illustré dans les attaques de Jebel Ouergha, après avoir sévi au Chaambi contre des militaires et des gardes nationaux, faisant plusieurs martyrs. Atteint de tuberculose, il a été autorisé par ses chefs et compères à descendre de la montagne, mais s’est évaporé dans la nature. Les éléments de l’Usgn ont resserré l’étau autour de lui, se rendant notamment plus de vingt fois chez ses parents dans la localité de Garn Halfaya, dans la région du Kef, sans parvenir à mettre la main sur lui.

Ce samedi 19 juillet 2014, en plein ramadan, ils n’avaient pas lâché prise. Trois jours auparavant, pas moins de 14 soldats étaient tombés à l’heure de la rupture du jeûne au mont Chaambi sous les balles de ses complices terroristes. Sacrifiant les retrouvailles familiales en ce mois saint et des vacances estivales, les éléments de l’Usgn étaient sur le pied de guerre. Un groupe, conduit par leur commandant en personne, était en ronde d’inspection dans le sillage de la demeure des parents de Makram Mouelhi.

Rien d’apparent ne pouvait indiquer qu’il s’y cachait. La fouille ne donne rien. Mais, on retrouve un fusil de chasse à l’intérieur de la maison. Une deuxième fouille est alors ordonnée. Toujours rien. On va dans la cuisine où étaient entassés des couvertures et des vêtements. On plonge les mains et c’est alors qu’on en ressort le chef terroriste en planque, tétanisé par la peur. Ramené au QG de la Garde nationale à El Aouina, il avouera tant d’attaques et de meurtres, mais aussi avoir posé pas moins de 55 mines. Une très belle prise.

Tout anticiper, tout préparer

La préparation est l’art de la guerre contre les terroristes ! Il s’agit de prévoir l’imprévisible et d’y parer. Le degré de préparation embrasse, avec des plans détaillés et des procédures précises, tous les aspects : armement, munitions, équipements, transport, transmissions, alimentation, secours médicaux, évacuation d’urgence et autres intendances logistiques. Ne soyez pas étonnés de voir dans les garages et magasins de l’Usgn, outre les véhicules de tous types, y compris des blindés et des zodiacs, des toilettes mobiles, pour certaines opérations. C’est vous dire jusqu’où peut aller le degré de préparation.

Un moral au zénith et un esprit de corps

Face à leurs missions de haute importance, les membres de l’Usgn puisent leurs forces dans un esprit de corps très soudé. Ils savent qu’à chaque mission, ils risquent de mettre en péril leur vie et celle de leurs coéquipiers et doivent alors tout faire pour intervenir en responsables solidaires. Chacun apprend à constituer sa propre personnalité et assumer ses responsabilités. Pas de droit au fléchissement ou à la jouer solo.  Les équipes sont réparties en petits groupes de six personnes (5+1), chacun est dirigé par un premier sergent. Ces groupes sont réunis en sections. Encore une surprise, le chef de section, souvent un lieutenant  a à peine 23 ans. Ayant terminé ses études supérieures et sa formation spécialisée, il est habilité à assurer ce commandement et sera assisté, en adjoint, par un adjudant-chef, qui est plus âgé que lui. Quand ils ne sont pas au repos, ils restent tous en état d’alerte, 24h/24 et 7j/7. Au moindre appel, ceux qui sont en congé ou au repos accourent rejoindre le centre de commandement et demander à partir en opération.

Le plus dur, quand ils sont en opération, c’est de perdre l’un des leurs. Ils le ressentent dans leur chair et doivent se faire violence pour poursuivre leur mission puis pleurer leur martyr. Au cours de son long parcours, et surtout ces dernières années, l’Usgn a été endeuillée par le martyre de certains de ses meilleurs éléments. Leurs noms sont inscrits sur les places du centre de commandement, village d’entraînement et salles de cours.

«Arriver en urgence sur un lieu d’affrontement et découvrir le corps inanimé d’un frère d’arme gisant par terre, nous confie un membre de l’Usgn, ou voir votre coéquipier, avec qui vous partagez chambre au foyer, vie au quotidien, espoirs et valeurs, tomber devant vous, sous les lâches balles des terroristes, est une rude épreuve. Vous ne la surmonterez qu’en vous battant avec davantage d’énergie et de conviction pour faire triompher la cause pour laquelle il a payé de sa vie. La patrie et les martyrs sont nos ressorts ! Si nous capitulons face à l’ennemi, qui défendra notre chère Tunisie, nos familles et nos enfants ? Les épreuves, aussi dures soient-elles, ne font qu’aiguiser notre détermination et galvaniser notre volonté : le terrorisme, nous finirons par l’éradiquer!».

 

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