News - 31.01.2010

Le nouveau périmètre du Ministère de la Communication : l'ATCE, TAP, La Presse, Radio, et Télévision en toutes synergies

Recentrée sur son secteur de base (les Relations avec les Chambres des Députes et des Conseillers ayant été confiées au Secrétariat Général du Gouvernement), le ministère de la Communication reprend la tutelle des entreprises publiques et établissements publics à caractère non administrative qui, légitimement, relèvent de son autorité. Il s’agit de l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP), la Société nouvelle d'impression, de presse et d'édition (La Presse et Assahafa), la Radio tunisienne, la Télévision tunisienne et l’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE), qui étaient dans le giron du Premier ministère. Et, ce, outre le Centre Africain de Perfectionnement des Journalistes et Communicateurs (CAPJC) et le Centre de Documentation nationale (CDN). Un Décret n° 2010-90 du 20 janvier 2010, (modifiant et complétant le décret n° 2005-910 du 24 mars 2005) portant désignation de l'autorité de tutelle sur les entreprises publiques et les établissements publics à caractère non administrative, vient de le préciser.

Ce texte mentionne également d’autres recentrages concernant le Premier ministère et certains autres départements. D’autres arbitrages seraient en cours, comme c’est le cas de l'Agence nationale de promotion de la recherche et de l'innovation (Anpri) qui, logiquement, rejoindrait le Ministère de l’industrie et de la Technologie

Indépendance, pluralité et responsabilité

Ce qui est significatif à travers cette restructuration du secteur de la communication, relèvent les analystes, c’est cette volonté du Chef de l’Etat, d’éviter tout cloisonnement entre acteurs significatifs du paysage médiatique, garantir synergies et favoriser une vision globale cohérente. Dans la pluralité des opinions et la diversité des expressions à promouvoir, il s’agit pour la Tunisie d’avoir une stratégie consensuelle en vue de développer davantage une communication de qualité à la mesure des attentes. La lettre de mission du ministre M. Oussama Romdhani, confirmé à la tète du département le 14 janvier 2010, s’en trouve clairement tracée. Tirer vers le haut l’ensemble du secteur en l’adossant à des structures solides et pérennes, instituant des enceintes de concertations, pour réussir la transition vers les instances d’autorégulation.

Dans l’accomplissement de cette mission, les chantiers sont nombreux, les délais réduits, les ressources modestes, mais l’ambition est grande et la détermination, forte.

De larges débats partagent nombre de pays quant à l’opportunité de disposer d’un ministère de la communication (comme ce qui est pour la Culture, depuis Malraux). Faudrait-il que le gouvernement se désengage de toute tutelle et se contente de disposer d’un dispositif pour sa propre communication, et de laisser le reste à l’initiative des acteurs prives et de la societé civile ? Ou, plutôt, doit-il appuyer l’ensemble des operateurs et acteurs, concevoir et mettre en œuvre les stratégies idoines, fournir les incitations, assurer les arbitrages, faire éviter en amont les dérapages et, surtout, promouvoir l’émergence d’une communication libre, performante et responsable.

Vers l’auto-regulation

« Le contexte spécifique de la Tunisie milite en faveur de cette option, explique un spécialiste. Mais, ajoute-t-il, dans une perspective d’évolution vers l’autorégulation. Développer le secteur, consolider les médias, encourager les promoteurs et consacrer les journalistes et les communicateurs, sans domination ni commerciale ni idéologique, sans compromission, ni nivellement par le bas, au grand bonheur des Tunisiens. Dans cette grande batisse emblématique jouxtant la Cité des Sciences, autour du ministre qui, depuis plus de 20 ans, a fait ses preuves de probité, de sens de l‘Etat et de grande pratique de la communication, en poste à Washington, comme à Tunis, doivent se réunir et se conjuguer toutes les bonnes volontés pour procéder a un diagnostic approfondi, fixer les priorités et engager la concrétisation du programme présidentiel. La communication en a grandement besoin.»