Pourquoi Habib Essid s’est subitement intéressé à la situation sanitaire au Regueb

La localité d’Essaida, n’est pas heureuse ! Située à 25 km de la délégation de Regueb (Sidi Bouzid) elle est en deuil depuis quelques jours. Une fillette, Nada Missaoui, originaire du hameau El Ghaba Essaouda (forêt noire), vient de succomber à une hépatite A, suscitant une vive émotion, mais aussi une grande inquiétude, à commencer dans son école. Comment a-t-elle été contaminée ? Quelle conduite tenir pour éviter toute infection? Et, que comptent faire les autorités sanitaires ? Ce n’est pas le premier cas détecté ces derniers temps, nous dit-on, et un suivi de veille est assurée par la direction régionale de la Santé, sauf que cette fois, il y a décès.

 

Détectant cette forte préoccupation qui peut se transformer en vives protestations, le chef du gouvernement, Habib Essid a décidé de se rendre immédiatement sur les lieux, accompagné du ministre de la Santé, Saïd Aïdi. Arrivé aux aurores, il ne pouvait cacher son émotion au vu de la douleur de la famille de la petite Nada, mais aussi de la précarité du système des soins de base et de modestie rudimentaire de leurs moyens. Visitant l’école primaire, tant les salles de classes que le bloc sanitaire, il a constaté avec amertume des conditions fort déplorables. 

 

La compassion ne suffit pas. L’urgence est de passer à l’action. La population locale, humble et digne a présenté des demandes compréhensibles: une ambulance, une salle de soins, la vaccination et pourquoi pas une Délégation. Première mesure, lancement d’une campagne de vaccination contre l’hépatite A dans le voisinage en attendant son inscription au programme national de vaccination. Mais, tout est à revoir, non seulement dans cette localité, partout ailleurs. 

 

Coup de cœur, après avoir appris le décès de cet enfant dans une zone qu’il connaît parfaitement, coup de com, ou déclenchement d’une nouvelle stratégie santé ? Habib Essid renoue avec le terrain. S’il a consacré sa première sortie de chef de gouvernement à ce fin fond de la Tunisie profonde et à une cause aussi importante, c’est qu’il entend s’atteler sérieusement à l’ouvrage. En aurait-il les moyens et lui laissera-t-on le temps de s’en occuper ? Au ministère de la Santé, la DSSB en première ligne, de montrer ses preuves. Said Aïdi y retournera avec son staff pour passer au moins deux jours a-t-il convenu avec le chef du gouvernement.