News - 01.12.2014

Et si Ali Ben Salem devait continuer à présider l'Assemblée en attendant les présidentielles ?

Il ne reste plus que quelques heures pour décider de la présidence de la nouvelle Chambre des Représentants du Peuple (CRP) qui tiendra ce mardi sa première réunion. Accord Nidaa Tounes – Ennahdha ou non : tout s’y jouera ! Cela dépendra de Béji Caïd Essebsi et Rached Ghanouchi appelés à se concerter intensivement et utilement durant les quelques heures qui restent. 
 
Desserrer l’étau que certains veulent imposer aux partis arrivés les premiers aux législatives, apaiser les tensions et éteindre la mèche des troubles : les sages de divers bords ont passé le weekend à s’y employer. Convaincre Moncef Marzouki de retirer la lettre de désignation adressée à Béji Caïd Essebsi et ses recours déposés auprès de l’ISIE aura été un premier pas important. Mais la grande échéance, c’est la première réunion de la nouvelle Chambre, censée élire son président. 
 
Cette élection doit exprimer la position finale de Nidaa Tounès quant à son alliance ou pas avec Ennahdha tant pour la formation du gouvernement que pour l’Assemblée. La décision est importante pour l’étape à venir puisqu’elle préfigurera d’une entente nationale et d’une cohabitation responsable ou d’une rupture qui cantonnera Ennahdha dans l’opposition. Son implication, posera de son côté nombre d’interrogations : sous quelle forme, de quelle manière, avec quelle ampleur, sur la base de quel programme commun ? Et, quid de la réaction d’Al Jabha Chaabia et d’Al Massar, jusque-là farouchement opposés à toute cohabitation avec Ennahadha ?

Comment éviter le clash

Selon la procédure en vigueur, c’est le doyen d’âge des élus qui présidera la séance inaugurale de la Chambre, assisté des deux benjamins (Homme et Femme). Pour cette première session législative, il s’agit d’Ali Ben Salem, tête de liste de Nidaa dans la circonscription de Bizerte, grand militant du mouvement national et des droits de l’Homme. Dans ses prérogatives, après la prestation de serment des élus, l’appel à candidature pour la présidence de la Chambre. Dans cette atmosphère tendue à la veille du second tour des élections présidentielles, trancher immédiatement cette question risque de ne pas faciliter les concertations souhaitées. Plus de temps est sans doute nécessaire pour favoriser un aboutissement heureux. 
 
D’où l’idée qui commence à faire son chemin : garder la question de l’élection du président de la Chambre entre crochets, c’est-à-dire, y surseoir, demander à Ali Ben Salem de poursuivre, en doyen d’âge, la présidence des travaux et maintenir la réunion ouverte jusqu’au lendemain des présidentielles. La constitution sera ainsi respectée et l’apaisement privilégié. Cela n’empêche pas de former les deux commissions prioritaires à savoir celle des Finances, devant examiner immédiatement le projet du budget de l’Etat et celle du règlement intérieur.
C’est en faveur de cette position qu’œuvrent nombre de bonnes volontés soucieuses d’imprimer la sérénité souhaitée au climat politique dans cette phase délicate. Leur tâche n’est guère facile, tant les oppositions sont fortes. Mais, elles gardent espoir.
 
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