Bourguiba Jr : Hommages et témoignages
La disparition de Habib Bourguiba Jr a suscité de vives émotions valant au défunt nombre d’hommages et de témoignages d’estime, d’amitié et d’affection. Dès l’annonce de son décès, le Président Ben Ali a exprimé dans un message de condoléances adressé à sa famille, ses « sentiments de sympathie et de compassion les plus sincères, priant Dieu le Tout-Puissant d'accorder au défunt Son infinie miséricorde et aux membres de sa famille réconfort et consolation.» Le Chef de l’Etat a salué « les qualités du défunt, son parcours militant, son sens aigu du patriotisme et la compétence dont il a toujours fait preuve dans l’accomplissement des missions qu’il avait assumées à tous les niveaux professionnels et politiques ».
Les funérailles qui se sont déroulées mardi après-midi, au cimetière de Sidi Abdelaziz à la Marsa, en présence notamment du Premier Ministre, et de nombreuses personnalités nationales, ont été marquées par deux oraisons émouvantes, prononcées devant une foule compacte venue accompagner le défunt à sa dernière demeure. D’abord, celle, sur instructions du Président Ben Ali, du secrétaire général du RCD, M. Mohamed Ghariani, puis celle, d’un ami d’enfance, le Dr Saadeddine Zmerli.
L’Hommage Patriotique
Après avoir passé en revue les qualités de feu Bourguiba Jr et les différentes étapes de sa vie, « riche en militantisme et en abnégation aussi bien lors de la lutte pour la libération nationale qu'au cours de l'édification de l'Etat moderne », M. Ghariani a relevé « la haute estime et le respect dont il a été à l'ère du Changement, » soulignant « l'attention constante et l'affection vouée par le Président Zine El Abidine Ben Ali à son égard en reconnaissance pour ses éminents services rendus à la nation et sa contribution au rayonnement du pays. Il a rappelé «les multiples missions que lui a confiées le chef de l'Etat dans un certains nombre de pays où il entretenait des relations personnelles importantes notamment dans les milieux économiques et financiers ».
L’Hommage d’un ami, par le Dr Saadeddine Zmerli (prononcé en français)
«Habib Bourguiba junior vient de s’éteindre à l’âge de 82 ans, à la suite d’une maladie qu’il aura combattue dans la dignité, en refusant d’emblée tout acharnement thérapeutique. Conscient, entouré de sa famille, recevant volontiers ses amis, il a montré une sérénité digne d’éloges et un visage que le mal n’a pu altérer.
Acceptant d’être surnommé Bibi, il faisait preuve d’une humilité qui ne l’a jamais quitté malgré l’accès à la Présidence de la République de son père et les hautes charges qui lui ont été confiées.
Il était d’une grande fidélité à l’égard de ses amis qui appréciaient sa franchise, sa vivacité d’esprit, son entrain et son humour.
La franchise de ses propos et leur rationalité était servie par la rigueur et la nuance d’un verbe qu’il maitrisait aussi bien en arabe, en français qu’en anglais. On admirait son immense culture et son amour des mots.
Un de ses grands bonheurs a été de devenir grand-père, je garde dans mes souvenirs la photo qu’il m’a adressée lors de la naissance de sa première petite fille.
Il a su comme ambassadeur à Rome, Paris, Washington, et comme Ministre des affaires étrangères, de la Justice et comme PDG de le Banque de développement économique faire rayonner l’image de la Tunisie. Ses collaborateurs ont toujours loué sa gestion administrative et humaine des départements qu’il dirigeait. Ambassadeur à Paris, Neila et lui-même nous recevaient, nous étudiants tunisiens avec une grande cordialité.
Sa grande honnêteté lui a donné le courage de faire comprendre à son père, le Président Bourguiba, qu’il n’avait aucune vocation pour lui succéder.
Repose en paix, tu nous manqueras.
Que sa femme, ses enfants et ses petits enfants acceptent notre sympathie et notre affection.
Le témoignage d’un proche collaborateur et ami, M. Chekib Nouira
Proche collaborateur de feu Habib Bourguiba Jr, pendant de nombreuses années du temps où il présidait aux destinées de la BDET, et ami de longue date, M. Chékib Nouira a livré à Leaders un témoignage poignant.
« Outre ses qualités humaines, nous dit-il, et il avait le cœur sur la main, Si Habib Bourguiba Jr, trilingue, était d’une vaste culture. Si je dois retenir quelques choses de lui, c’est qu’il fut pour nous une grande école. C’est le sentiment que garderont de lui tous ceux qui l’ont côtoyé et travaillé avec lui, et il est vrai, il savait aller les chercher dans les meilleurs viviers de formation. Nombre de cadres supérieurs dans la diplomatie, puis dans la finance, ont ainsi pu en bénéficier.
Il fut un homme qui croyait le plus en la jeunesse et lui faisait le plus confiance. L’âge de ses collaborateurs ne comptait pas pour lui, mais plutôt la bonne formation, la compétence et le sérieux. Il me disait souvent qu’un bon patron, c’est celui qui a des collaborateurs meilleurs que lui. Il va bien nous manquer ».
- Ecrire un commentaire
- Commenter