News - 04.08.2014

Gaza : quand Obama appelle Israël à réduire le nombre de victimes au minimum

Alors que l’on annonçait une trêve humanitaire de 72 heures à Gaza destinée à permettre à la population de respirer et d'enterrer ses morts, l’armée israélienne s’est ravisée prétextant l’enlèvement d’un soldat israélien. Aussitôt le président américain Barack Obama  tenait une conférence de presse, ce qui dénotait de la gravité du moment, pour  appeler à une libération rapide et "sans condition" du soldat israélien, estimant très difficile de mettre en place un nouveau cessez-le-feu sans cette libération.

"Nous avons condamné sans équivoque le Hamas et les factions palestiniennes qui sont responsables de la mort de deux soldats israéliens et de l'enlèvement d'un troisième quelques minutes seulement après l'annonce d'un cessez-le-feu" de 72 heures, a déclaré Barack Obama lors de cette conférence de presse.

"S'ils sont sérieux dans leur volonté d'essayer de trouver une solution à cette situation, ce soldat doit être libéré sans condition, dès que possible", a affirmé le président américain, estimant qu'il n'était «pas particulièrement important» de savoir si le Hamas ou une autre faction était responsable de cet enlèvement. En revanche, pas un mot de compassion pour les victimes palestiniennes et leurs familles, les bombardements des écoles de l'UNRWA, les destructions d'immeubles, tout au plus un appel à la magnanimité d'Israël pour faire en sorte «que le nombre de victimes soit réduit au minimum»

Or il était apparu très vite que cet enlèvement était un mensonge, l’armée israélienne ayant reconnu qu’en fait le soldat en question avait été tué lors des bombardements de tunnels à Rafah, peut-être même victime de «tirs amis».

Depuis, à Washington motus et bouche cousue, point d’évocation de ce mensonge. L’administration américaine paraît de plus en plus embarrassée devant les images intolérables de massacres en masse de civils à Gaza. Sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux on l’a vu complètement gêné dans sa réponse à une question sur les agissements d'Israël, se contentant d’onomatopées inintelligibles. Au même moment, le Sénat américain votait à une écrasante majorité une aide de 225 millions de dollars à I'Etat hébreu pour renforcer son «dôme d'acier».

On est bien loin du discours d'Obama au Caire le 4 juin 2009 et des immenses espoirs qu'il avait suscités.

R.B.R.

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