News - 28.07.2014

Face au chaos Libyen, la Tunisie renforce son dispositif d'accueil et de transit

 Seul pays à garder ouverts ses frontières avec la Libye, l’Egypte les ayant fermées, La Tunisie maintient une haute vigilance et multiplie les initiatives pour assurer l’accueil des diplomates et ressortissants étrangers fuyant le désastre croissant. Un dispositif renforcé se met en place sous la présidence du chef du gouvernement, Mehdi Jomaa et une cellule de crise dédiée a été constituée et placée sous la direction du ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi. En alerte, et sans observer la trêve de l’Aïd, comme a pu le constater Leaders au siège du ministère, cette cellule, formée des représentants de tous les départements ministériels concernés, suit heure par heure, l’évolution de la situation en Libye et sur les frontières. La Tunisie a réduit ses effectifs diplomatiques et consulaires à Tripoli et Benghazi ne gardant que l’extrême nécessaire. 

D’ores et déjà, les Etats-Unis d’Amérique, la Grande Bretagne, l’Allemagne, l’Espagne et nombre d’autres pays ont décidé la fermeture de leurs ambassades à Tripoli et demandé à leurs ressortissants y résidant de quitter le pays. « La France qui poursuit l’évaluation de la situation sur le terrain, n’a pas encore pris de décision à cet effet, mais ne tarderait pas à le faire si nécessaire », apprend Leaders de source diplomatique française. 
 
En contact direct avec ses homologues concernés, Mongi Hamdi - qui s’en est entretenu notamment avec Laurent Fabius et lui a présenté à cette occasion les condoléances de la Tunisie suite au crash d’avion dans le Sahara - met au point du côté tunisien le dispositif d’accueil et de transit tant des diplomates que des ressortissants étrangers. Un bureau consulaire a été installé au principal point de passage frontalier à Ras Jedir. 

Eviter le débordement et de lourdes conéquences

« Bien que croissante, l’affluence reste pour le moment gérable », affirme à Leaders une source informée. Si pour les diplomates, aucun problème n’est signalé, des procédures appropriées ont été convenues avec les pays concernés pour de qui est de leurs ressortissants en Libye. Il s’agit en effet d’identifier ceux qui ne portent pas de passeports, de prévoir des bus pour leur transfert jusqu’à l’aéroport de Djerba et de s’assurer qu’ils sont en possession de billets d’avion pour leur rapatriement à leurs pays. Forts des enseignements du déclenchement de la révolution libyenne en février 2011, les autorités tunisiennes entendent assurer un transit fluide qui ne suscite guère de lourdes conséquences pour la Tunisie. Aussi, le ministère des Affaires étrangères n’a pas manqué d’entrer en contact avec l’UNHCR, l’agence spécialisée des Nations Unies pour les réfugiés et d’autres organes concernés, en prévision de toute évolution possible. 
 
En cas d’affluence massive, pouvant atteindre plusieurs dizaines, voire des centaines de milliers même de personnes, le dispositif tunisien mis en place prévoit des mesures appropriées, croit-on savoir, sans exclure aucune option, y compris la canalisation des flux par un seul des points de passages tels que Dehiba ou autre. 
 
 
 
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