News - 02.12.2009

Copenhague: les risques d'échec sont très élevés

A moins d'une semaine de l'ouverture de la conférence de Copenhague, les chefs des principales institutions financières internationales ont lancé un appel pour un accord global dans la lutte contre le changement climatique et ont convenu de coordonner davantage leurs efforts pour contribuer à la réalisation des objectifs ambitieux de la réunion.

Dans une déclaration conjointe, les dirigeants se sont engagés à utiliser les mandats, l'expertise et les ressources de leurs propres organisations pour aider les autorités à conjuguer leurs efforts avec le secteur privé en vue d’affronter les défis du changement climatique et faire le meilleur usage possible des fonds disponibles.

Les chefs de la Banque africaine de développement, de la Banque asiatique de développement, de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, de la Banque européenne d'investissement, de la Banque interaméricaine de développement, du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, ont aussi engagé leurs organisations à utiliser assistance technique et ressources financières pour continuer à soutenir leurs objectifs environnementaux.

Ils ont reconnu la primauté de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en fixant les objectifs pour relever les défis environnementaux mondiaux.

Un accord à Copenhague doit fournir un régime global complet et équitable sur les changements climatiques, au-delà de 2012, qui permette à tous les pays de parvenir à un développement durable, ont-ils déclaré. Les institutions veilleront à assurer la coordination avec la Commission européenne et d'autres partenaires qui appuient les efforts déployés par les pays en développement pour faire face au changement climatique. Les dirigeants ont réitéré leur engagement à aider les nations en développement à s'adapter au changement climatique et à faciliter le développement ainsi qu’un transfert de technologies et de savoir respectueux du climat en fonction des besoins de chaque pays.

Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement, a notamment souligné  que : «L'impact du changement climatique sur l'Afrique est déjà évident. Il ajoute une charge supplémentaire significative aux défis actuels de la pauvreté, de l'accès insuffisant à l'énergie, à l'eau et aux infrastructures de base. Des ressources supplémentaires sont requises d'urgence pour aider l'Afrique à s'adapter, afin de protéger ses lacs et ses forêts, et à maintenir la croissance. Ensemble, nous devons relever ces défis ; la Banque africaine de développement est prête à jouer son rôle.»

Un Sommet pour rien?

Notons que la conférence de Copenhague doit mettre en place un nouveau protocole sur le climat entre 2013 et 2017. A ce jour, les risques d’un échec demeurent importants même si une déclaration commune aura lieu. En tout état de cause, un Traité contraignant ne sera pas signé. Le calendrier des débats politiques aux Etats-Unis n’est pas en phase avec ce calendrier. Le débat au Sénat se heurtera aux lobbies agricoles et aux « libres échangistes » craignant les normes, les taxes et la concurrence déloyale.

La Chine continuera, au-delà des déclarations, de construire une centrale thermique par semaine à base de charbon. L’Inde demeure réticente malgré ses récentes déclarations vis-à-vis de contraintes fortes bridant sa croissance. Seule, l’UE s’est engagée à baisser les émissions de GES de 20% (par rapport à 1990) d’ici 2020 et 30% si les autres grandes puissances s’y engagent. Les pays pauvres faibles émetteurs de GES veulent des compensations financières à la hauteur des coûts d’adaptation liées aux changements climatiques.