News - 06.05.2014

Que le pays se remette au travail, que l'entente l'emporte

Le clivage se dessine encore plus fortement au sein de la classe politique. Deux grandes forces se livrent une ultime bataille. Ceux qui oeuvrent à l’instauration d’un climat favorable pour la tenue d’élections libres et incontestables, dans les délais fixés par la Constitution, et  ceux qui, risquant de ne pas y trouver leur compte, n’épargnent aucun moyen pour semer la discorde, attiser les tensions et aviver les passions.

Malgré l'adoption de la Loi électorale, la stabilisation du pays reste fragile; les menaces terroristes persistent; la situation économique est des plus catastrophiques; les débrayages sociaux illégaux continuent; la nouvelle ISIE peine à se déployer. Mais, tout cela est rattrapable, si un véritable consensus politique, économique et social est scellé. Bien plus, dès à présent, il va falloir se préparer à gouverner ensemble, au lendemain du scrutin.

Pour le monde entier, l’avancée de la transition démocratique tunisienne relève de l’exploit et s’érige en modèle. Une réussite qui incite les grandes puissances et les institutions financières à la soutenir dans sa dernière ligne droite vers les élections. Promenant leur regard sur la rive sud de la Méditerranée, elles  trouvent que la Tunisie est capable de s’en sortir  et d’offrir, dans un avenir très proche, des potentialités effectives de démocratie et de croissance. Tant par sa démarche politique (une constitution et un gouvernement indépendant) qu’économique (amorce des réformes) et sécuritaire, la Tunisie bénéficie de la confiance et du soutien de bon nombre de pays.

En visite à Washington début avril, Mehdi Jomaa en a eu témoignage. Barack Obama, à la Maison-Blanche, Christine Lagarde, au FMI, et Jim Yong Kim, à la Banque mondiale, y sont allés de toute leur conviction. Avec, cependant, un grand message: que le pays se remette au travail et que l’entente politique et le consensus le plus large l’emportent. Paris enchaînera sur le même ton, la proximité en plus.

A l’Elysée, comme à Matignon ou au Quai d’Orsay, Mehdi Jomaa en a profité pour appeler à la redéfinition des relations dans la complémentarité et le codéveloppement,  plaidant en faveur d’un rôle significatif dans la zone euroméditerranéenne.

Tout ce capital «d’admiration», même à petits flux financiers, alors que le déficit des finances publiques poursuit sa descente vers les abysses, risque de s’évaporer. Une fois de plus, à l’instar de ce qui s’était produit au lendemain même de la révolution, début 2011. Que de temps perdu et que d’opportunités ratées ! Au lieu de raboter les égoïsmes, de mettre en sourdine les ambitions démesurées et d’œuvrer pour la tenue des élections, dans les plus brefs délais et les meilleures conditions, on assiste, à l’inverse, à des tentatives incessantes de parasitage, voire de blocage, pour détourner l’attention des Tunisiens de l’essentiel. Au mépris des risques sécuritaires et de la dégradation des indicateurs financiers. Au moment où, partout dans le monde, on nous encourage à faire aboutir la transition dans les plus brefs délais et où on nous assure que la grande victoire est à notre portée, de vrais boulets tentent de plomber la marche. Heureusement, en vain. Malgré tout, une nouvelle dynamique s’engage en Tunisie et finira par l’emporter.

T.H.