News - 14.03.2014

Tournée de Jomaa dans les pays du Golfe: il n'y a pas que les finances

Cinq pays en cinq jours, le périple express du chef du Gouvernement, Mehdi Jomaa à partir de ce samedi matin dans la région du Golfe aligne un programme chargé et des objectifs multiples. Après Algere et Rabat, et avant Paris, Washington et New-York, début, il ira en effet aux Emirats Arabes unis, comme en Arabie Saoudite, au Koweit, au Qatar et à Bahrein (Oman sera visité ultérieurement, le Sultan étant en déplacement à l’étranger). Avec ses interloctuteurs, il s’entretiendra de questions diplomatiques, économiques, financières et d’assistance technique tunisienne.

A la tête d’une délégation réduite ( trois membres du gouvernement et quatre hommes d’affaires dont la présidente de l’Utica), Mehdi Jomaa sera, en effet, porteur d’un double message, politique et de coopération. Politique, parce qu'il s'agira de rassurer les pays frères sur la  voie prise la Tunisie avec l’adoption de la nouvelle constitution, la mise en place de l’ISIE et la formation d’un gouvernement indépendant pour conduire le pays vers des élections transparentes puis  à la stabilisation. Très inquiets pour la situation de la Tunisie après la révolution, la plupart des pays du Golfe suivent avec attention l’évolution de la transition craignant tout dérapage faisant basculer la Tunisie dans la violence et l’affrontement, mais aussi l’extrémisme. Sur ce volet, Jomaa arrivera avec des réalisations rassurantes.

Ce point clé sera en tête des questions politiques et diplomatiques qui couvrent également échanges et concertations sur ce qui passe dans la région où les foyers de tension et de discorde ne manquent, qu’il s’agissent de la Syrie, du Yémen, de l’Irak, ou encore de la Libye, sur fond d’un terrorisme jihadiste fort menaçant. En élargissant le cercle d’intérêt, de grandes questions internationales, s’inviteront sans doute sur la table des discussions.

Partenariats pluriels

Outre le dossier politique et diplomatique, le renforcement de la coopération, à plusieurs niveaux, sera central. La Tunisie aspire en effet à voir nombre de ses groupes s’implanter dans les pays du Golfe afin de mieux bénéficier de la dynamique dans la région et y contribuer. Plus encore, il s’agit de favoriser un partenariat entre les entreprises tunisiennes et leurs partenaires dans les pays du Golfe afin d’aller ensemble tant en Asie qu’en Afrique. Les compagnies du Golfe connaissent bien les marchés asiatiques et peuvent nous y introduire utilement, comme les entreprises tunisiennes riches en compétences francophones pourront établir des ponts solides pour des investissements et l'implantation de compagnies du Golfe en Afrique subsaharienne. En parallèle, la priorité est à la relance des investissements et des projets de partenariats en Tunisie, certes dans une perspective de rentabilité, mais aussi en soutien de la relance économique pour la création d’emplois et le soutien de la croissance.

Plus de Tunisiens dans les pays du Golfe

La coopération technique constitue pour sa part un volet non négligeable. Le nombre des compétences tunisiennes établies dans les pays du Gole demeure fort dérisoire, se limitant à quelques milliers seulement alors que d’une part la demande est forte en compétences qualifiés et les potentialités sont importantes, d'autre part. Atout majeur, les Tunisiens sont très appréciés tant pour leur sérieux que pour leur qualifications. D’où la nécessité d’imprimer une impulsion significative au recrutement des Tunisiens.

Finance, finance, finance

Dernier dossier, et non des moindres, celui de la coopération financière. La Tunisie ne peut certes pas prétendre à une action massive, tant de la part des Etats que du secteur privé, comme vient d’en bénéficier l’Egypte, mais aspire à accéder, alors qu’elle fait face à une situation critique, à des financements et crédits qui lui seront consentis à des conditions préférentielles. Le reste, dans ce domaine, qu’il s’agisse de dépôts ou d’appui budgétaire, sera apprécié à sa juste valeur.
 

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