Opinions - 03.02.2014

Ne désespérez pas les Tunisiens!

Nidaa Tounès va-t-il devenir à son tour, un parti-passoire? Après un départ en trombe, l’heure est au doute.  Les défections succèdent aux exclusions. Militant de la première heure de ce parti, Abdelaziz Mzoughi  a vu ses activités gelées après avoir critiqué «l’absence de démocratie dans le parti». Seul Ennahdha est pour le moment épargné par ce phénomène et le sera sans doute  pour longtemps, étant un parti doctrinaire où on entre, comme on entre en religion. Encore que des voix discordantes s’y  sont fait entendre dernièrement lors de la discussion de la constitution et suite au rapprochement avec Nidaa Tounès, ce qui ne les empêchent pas de respecter, à chaque fois, les consignes de vote de leur parti.


Parti attrape-tout, la formation de Béji Caïd Essebsi est exposée à ce genre de problème plus que d'autres, d’autant plus que la diversité idéologique de ses adhérents l’apparente beaucoup plus à un front qu’à un parti classique.  Jusque-là, la cohabitation entre les trois grands courants s’y est faite sans trop de difficultés, mais à entendre Lazhar Akremi, porte-parole de Nidaa qui était dimanche l'invité de S. El Ouafi, les choses sont plus graves qu'on ne le pensait, non pas qu'il ait fait des révélélations fracassantes, mais à cause de  la mine d'enterrement qu'il affichait, de ses silences même lorsque son parti était attaqué par les invités, de ses explications embarrassées, de son regard absent, ses oui, mais, ses no comment, aux questions de l'animateur. Par contre, il n'a cessé tout au long de l'émission d'encenser...Rached Ghannouchi. Quel message voulait-il faire passer ? Akremi a choisi de se taire, contrairement à Mzoughi, Yaïche et Ben Hassine, mais ses silences au  cours de cette émission étaient pires que les déclararations les plus tonitruantes.

C'est vrai qu'il existe un déficit de démocratie à Nida. Mais c'est le lot de tous les partis qui se construisent ou qui ont des leaders charismatiques. Alors de grâce, arrêtez vos chamailleries, ne médisez plus votre parti sur les plateaux de télévision. Quittez-le si vous n'y êtes pas à l'aise, mais ne désespérez pas les Tunisiens, car vous êtes en train de faire le lit  d'Ennahdha.

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