Mehdi Jomaa : Pas de miracles, mais l'engagement de tous les efforts
Pas de fausses promesses, mais l’engagement de mettre la compétence et l’indépendance de l’équipe qu’il s’apprête à constituer au service de l’ultime phase de transition démocratique en Tunisie. Mehdi Jomaa chargé officiellement, vendredi après-midi, par le président de la République provisoire de former le nouveau gouvernement a rompu le silence qu’il s’était imposé depuis son choix le 14 décembre par le Dialogue national pour s’adresser brièvement, mais clairement, aux Tunisiens. En quatre minutes, remerciements compris, il a surtout rappelé que « les difficultés que traversent le pays sont telles qu'on ne peut pas les résoudre sans une atmosphère de confiance ». D’emblée, il avait précisé qu’il ne fera pas de miracles mais fera de tout son mieux, tout comme son équipe.
Le nouveau chef de gouvernement a indiqué qu’il a déjà engagé des concertations utiles avec différents acteurs politiques, économiques et sociaux qu’il compte poursuivre afin de finaliser la composition de son cabinet sur les critères de l’indépendance, de la compétence et de l’intégrité. Ministres, secrétaires d’Etat et leurs proches collaborateurs sont tous tenus, a-t-il souligné, de se maintenir à égale distance vis-à-vis de toutes les formations politiques, se gardant de toute animosité envers un courant ou un parti.
Au mieux et au plus vite
Bien que les délais qui lui sont impartis lui accordent 15 jours pour soumettre la composition de son gouvernement, Mehdi Jomaa a déclaré qu’il s’emploiera à raccourcir au mieux cette échéance, conscient qu’il est de la situation dans le pays.
Tout s’était accéléré depuis jeudi après-midi avec la démission d’Ali Laarayedh. Rached Ghannouchi chef d’Enanhdha, parti majoritaire devant désigner son candidat à la Kasbah a dû franchir deux fois en 24 heures les grilles du palais de Carthage. La première fois, jeudi en fin de journée pour recevoir des mains de Moncef Marzouki, la notification officielle à ce sujet, et la seconde, vendredi à 15 heures pour remettre sa réponse. Cette fois-ci, il était accompagné, en plus d’Ameur Laarayedh, par le Quarter au complet. Si rien n’a filtré de l’entretien qui a duré une heure, ils sont tous sortis soulagés d’avoir réussi cette transmission « Made in Tunisia ». Au moment même où ils s’engouffraient dans leur voiture, Mehdi Jomaa arrivait. Il était 16 heures précises. Le président provisoire le recevra cette fois-ci dans le salon des Ambassadeurs et leur tête-à-tête prendra une demi-heure. Le nouveau chef du gouvernement sera alors invité à s’adresser à la presse, dans la salle avoisinante.
A sa grande surprise, la salle était pratiquement vide, à part quelques photographes et cameramen. Un incident survenu la veille avec un photographe avait en effet conduit les services de presse à réduire au minimum le nombre des journalistes admis pour couvrir l’évènement. Solidaires avec leurs confrères restés à l’extérieur, la plupart de deux qui ont pu accéder à la salle ont préféré se retirer. Une révision du système d’accréditation de la presse est sans doute indispensable pour faciliter leur travail et leur permettre d’accomplir leur mission dans le respect mutuel.
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