Que pense Ali Laarayedh de Ghannouchi, Jebali, Abbassi, Essebsi et Hammami?
Quel portrait rapide peut dresser Ali Laarayedh de Rached Ghannouchi, Hamadi Jebali, Hassine Abbassi, Béji Caïd Essebsi et Hamma Hammami? A la demande de Leaders, le chef du gouvernement a accepté de se livrer à cet exercice :
Rached Ghannouchi
Président d’Ennahdha
C’est un penseur, un rénovateur de la pensée islamique, un prédicateur doublé d’un militant politique. En résumé, c’est un grand réformateur et comme tous les grands réformateurs, nous n’apprécions leur juste valeur qu’après longtemps. C’est à l’avenir que seront encore mieux compris ses analyses et ses livres.
Hamadi Jebali
Ancien chef de gouvernement, secrétaire général d’Ennahdha
Ami de longue date et compagnon de lutte depuis 1981. Une figure nationale capable d’assumer de grandes responsabilités en Tunisie. C’est aussi un militant qui a subi tant d’épreuves et fait montre d’une grande capacité d’endurance. Il a été d’une forte ténacité et a accumulé une riche expérience. Ses avis sont à prendre en considération.
Hassine Abbassi
Secrétaire général de l’UGTT
Une figure syndicale connue et reconnue qui entreprend actuellement une grande mission patriotique. Je mesure l’ampleur des pressions qu’il subit et des difficultés qu’il rencontre, mais je suis persuadé qu’il réussira.
Béji Caïd Essebsi
Ancien Premier ministre après la révolution et président de Nidaa Tounes
Je préfère parler de l’ancien Premier ministre, c’est l’angle qui me permet de m’exprimer le plus en cohérence avec moi-même. Il a accompli avec succès la première phase de la transition aboutissant à la tenue des élections du 23 octobre 2011. Le reste est du ressort des historiens et de l’histoire. Son passé avant cette période et son action actuelle ne suscitent aucun commentaire de ma part. En fait, je m’attendais de sa part à plus de sagesse, après son départ de La Kasbah.
Hamma Hammami
Porte-parole du Front populaire
Nous avons milité ensemble au sein du Comité du 18 octobre pour les droits et libertés (2005). Après la révolution, et surtout les élections du 23 octobre et le score réalisé par Ennahdha, sa seule préoccupation était devenue Ennahdha sur laquelle il a fait une fixation au point que son seul programme est de s’y opposer. De sa bouche, on n’entend plus que «Non». C’est dommage car j’estime que Hamma et nombre de ses camarades de gauche avec qui nous avons milité ensemble peuvent contribuer plus utilement à l’œuvre nationale et servir davantage le pays. Une part de ce qu’ils entreprennent n’est malheureusement ni dans l’intérêt de la Tunisie, ni dans celui du courant qu’ils représentent. La possibilité de nous retrouver ensemble et avec ceux dont nous avons partagé la lutte contre l’oppression et la dictature reste possible.