Opinions - 09.10.2013

De notre histoire et son destin!

Comme chaque année, le peuple tunisien célèbre, le 15 octobre, la fête de l’évacuation. C’est l’anniversaire de la bataille de Bizerte. Il s’agit d’une date marquante dans l’histoire contemporaine de la Tunisie, car la vraie indépendance s’est réalisée seulement le 15 octobre 1963, lorsque le dernier soldat étranger est parti, que le pouvoir nous est revenu, et que la véritable liberté retrouvée a été acquise définitivement. Nous devons nous en souvenir toujours, et nos pensées émues allant  vers ceux qui ont laissé leurs vies avec un élan et un courage sans pareils.

Sur Bizerte, je ne poserai pas de question. J'en laisserai le soin aux historiens qui traiteront la question avec tout leur savoir-faire et leurs compétences, car la manière dont a été engagée la bataille de Bizerte, suscite encore des critiques. Les observateurs d’hier et d’aujourd’hui pensent que cette étape de notre histoire n’a pas encore livré tous ses secrets.

Au-delà des circonstances historiques liées à cette occasion, chacun de nous peut constater que notre histoire n’a pas encore été écrite. Il y a à cela plusieurs raisons. Je crois que la première et la plus évidente est que les détenteurs du pouvoir n’ont aucun avantage à la voir surgir et contrecarrer leurs versions des faits et des évènements. La seconde est que les «historiens de service» n'hésitent pas à prendre des libertés avec les faits, travestissant les faits à la convenance de leurs maîtres. La troisième, enfin, est que l’historien, le vrai est dans l’impossibilité de travailler dans une atmosphère de peur et d’angoisse, où toute vérité, peut lui être fatale et où le travail de recherche est pratiquement impossible sous un régime non démocratique.

En outre, notre histoire est riche, complexe  où les interférences de l’étranger directes ou indirectes par la détention d'archives déterminantes pour comprendre les dessous de pans entiers de notre histoire sont nombreuses. Il faut donc du temps. Et malheureusement ce ne sera pour demain. Notre histoire s’écrira, dans le meilleur des cas, dans 10 ou 20 ans si ce n’est plus, mais elle s’écrira et elle nous promet bien des surprises.

Mohamed Ali Mahjoub
Université de Monastir
 

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