News - 15.09.2013

Rentrée scolaire : comment sauver l'Ecole ?

Manque d’enseignants, délabrement de l’état d’un grand nombre d’établissements primaires et secondaires et fragilisation du système éducatif : la rentrée scolaire s’effectue ce lundi sous le signe de l'inquiétude. Peut-on garantir un démarrage effectif alors que pas moins de 750 nouveaux enseignants ne sont pas encore recrutés et 7000 enseignants s'apprêtent juste à prendre leur fonction pour la première fois, sans avoir de la formation pédagogique nécessaire. Il y aussi les travaux d'extension de 428 écoles primaires, 310 collèges et 28 internats qui n'ont pas été encore achevés (60% de réalisation). Sans parler de nombreuses autres entraves.

Il est vrai que l’Éducation nationale, c’est du lourd. Il s’agit en effet de pas moins de 6025 établissements, 140 000 enseignants dont 63000 instituteurs et plus d’un millions d’élèves, avec tout ce que cela nécessite en logistique d’appui, de systèmes de transport scolaire et de supports pédagogiques. Au cœur de ce dispositif, se trouve une forte revendication d’une « école publique, gratuite, moderniste qui donne à tout un chacun la chance d’accéder au savoir». Un concept qui risque de se trouver remis en question à plusieurs niveaux, notamment celui de la qualité, mais aussi de la modernité et de l’égalité des chances. Le manque d’encadrement pédagogique, la dégradation des locaux  et le laisser aller de la part de l’autorité de tutelle que dénoncent les syndicats de l’enseignement, posent déjà de premières questions. Mais, en fait, c’est toute l’Ecole tunisienne qui est à repenser, l’ensemble du système éducatif. 
 
Pour l’UGTT, la pierre angulaire doit être la création d’un conseil supérieur de l’Education nationale, sorte d’Instance indépendante, fondée de vrais pouvoirs, à même de prendre à bras le corps ce vaste chantier, bien déterminant. La centrale syndicale ne cache pas son désarroi de voir chaque année plus de 100 000 enfant abandonner l’école sans être munis du rudimentaire pour affronter la vie active, et prémunis contre les aléas de la rue. Aujourd’hui, la détermination du corps enseignant et son dévouement résistent contre tant de maux profonds qui menacent l’école publique. Avec de maigres ressources mais beaucoup de courage et de conviction, ils ouvrent chaque matin, jusqu’aux fins fonds du pays, les portes des écoles, collèges et lycées et assurent les cours. En véritables missionnaires et dans l’attente d’un sursaut national en faveur de l’École.