De la dictature à la gérontocratie
Trois ans après la révolution,on est réduit à fouiller dans les archives pour trouver des hommes politiques ayant le charisme, l’envergure et la neutralité requis pour diriger le pays, les révolutionnaires qui se trouvaient en prison ou ou qui sont rentrés d'exil s'étant révélés de piètres dirigeants. Après Foued Mebazaa (79 ans) et Béji Caïd Essebsi (87 ans) qui ont conduit (avec succès) la première étape transitionnelle, nous voilà une fois de plus à la recherche de l’homme idoine pour présider le gouvernement de technocrates. Parmi les noms cités, ceux d’Ahmed Mestiri (88 ans) et Ahmed Ben Salah (84 ans). Pour la présidence (provisoire) de la république (Marzouki devra démissionner pour pouvoir se représenter aux élections), on pense à …Mustapha Filali (92 ans). Il est possible et même probable que leurs noms ne soient pas retenus, mais le fait qu’ils figurent parmi les candidats potentiels est hautement significatif. Après tout, ce n'est pas de leur faute s'ils sont devenus incontournables et même irremplaçables, si la classe politique d'aujourd'hui est à ce point médiocre que les hommes d'Etat se comptent sur les doigts de la main d'un accidenté du travail. Que vaut aujourd'hui Nidaa Tounès sans Caïd Essebsi et Ennahdha sans Ghannouchi ?
Si le personnel politique ne s’est pas renouvelé depuis 1956, la responsabilité en incombe à Bourguiba et surtout à Ben Ali qui ont tout fait pour faire le vide autour d’eux, éloignant tous ceux qui pouvaient leur porter ombrage. Le premier gouvernement de l’indépendance comptait au moins une dizaine de présidentiables bien que la moyenne d’âge des ministres ne dépassait pas les 35 ans. Mais peu à peu, le parti destourien s’est recroquevillé sur lui-même et les esprits libres comme Mestiri, Masmoudi et à un degré moindre, Béji Caïd Essebsi mis au rencart ou acculés à l'exil. Ben Ali, lui, s’est entouré essentiellement de technocrates, les quelques politiques qui l'ont aidé dans son coup d'Etat ayant été progressivement écartés et réduits au silence. Résultat : la classe politique est laminée, ce qui explique que la révolution n'ait pas eu de leaders. D'où la paradoxe auquel on assiste aujourd'hui : une révolution de jeunes dirigée par une gérontocratie.
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Il y a du vrai dans le contenu de ce texte. Mais il est injuste dans la forme, et si vous le permettez, caricatural, surtout à l'égard des trois éminentes personnalités citées et figurant, de manière inélégante, sur la photo. A ma connaissance, Si Ahmed Mestiri, Si Mustapha Filali et Si Ahmed Ben Salah, ont toujours été sollicités, sans qu'il y ait eu des "appels du pied" ou des initiatives de leur part. Enfin, tous les trois,, précisément, nous offrent à chacune de leurs apparitions médiatiques ou dans leurs écrits (rares certes) un exemple de culture, de profondeur dans l'analyse des évènements et de vision, qui méritent notre reconnaissance. Mourad Guellaty
La photo est trop suggestive.Des allures de funérailles,avec tout mes respects à ces honorables messieurs! Non la Tunisie n'est pas à enterrer. Entre ceux qui nous sortent du moyen âge et ces arrières grand-pères il y a de meilleures alternatives. Notre pays grouille de jeunes et moins jeunes compétences patriotes et courageuses qui tranchent avec la médiocrité à laquelle la Tunisie s'est empêtrée depuis deux ans au nom de la légitimité électorale.Il faut cesser d'infantiliser les tunisiens et de confisquer leur avenir et admettre enfin que chaque génération à ses propres repères.
Admirable commentaire de MONSIEUR GUELLATY (vous permettez que ce soit en majuscule) pour sa critique juste et digne. Mais il faut s'appeler MONSIEUR GUELLATY, pour écrire en toute liberté à une époque de cirage de pompes et de positionnements politiques. MA Khémiri
Je me pose toujours la question, pourqoi le nom de Mr. Mansour Moalla n'est jamais cité pour le poste de chef de gouvernement pour la période d'avant élections, alors qu'il est d'aprés ses résultats précedants, le meilleur pour la période : gestionnaire, financier, économiste, et connaisseur des rouages politiques. Est-ce parce qu'il est tout simplement sfaxien ?!
Je me pose toujours la question, pourqoi le nom de Mr. Mansour Moalla n'est jamais cité pour le poste de chef de gouvernement pour la période d'avant élections, alors qu'il est d'aprés ses résultats précedants, le meilleur pour la période : gestionnaire, financier, économiste, et connaisseur des rouages politiques. Est-ce parce qu'il est tout simplement sfaxien ?!
Je me pose toujours la question, pourqoi le nom de Mr. Mansour Moalla n'est jamais cité pour le poste de chef de gouvernement pour la période d'avant élections, alors qu'il est d'aprés ses résultats précedants, le meilleur pour la période : gestionnaire, financier, économiste, et connaisseur des rouages politiques. Est-ce parce qu'il est tout simplement sfaxien ?!
Je me pose toujours la question, pourqoi le nom de Mr. Mansour Moalla n'est jamais cité pour le poste de chef de gouvernement pour la période d'avant élections, alors qu'il est d'aprés ses résultats précedants, le meilleur pour la période : gestionnaire, financier, économiste, et connaisseur des rouages politiques. Est-ce parce qu'il est tout simplement sfaxien ?!
Ils ont travaillé pour le pays, tous les trois. C'était des militants et ils seraient capables à leur âge de faire mieux que beaucoup de jeunes!
Ecoutez les quand ils s'expriment et quand ils écrivent, c'est quand même d'un autre niveau que notre classe politique d'aujourd'hui. Il n'y a pas d'âge en politique, il y a la compétence et le don de soi. Monia Jaouadi