Opinions - 25.08.2013
Flirt avec le diable !
Un tête-à-tête fait la légende, l’hydre bicéphale : Essebsi pour les Nahdhaouis Ghannouchi pour les opposants laics ; si ces deux diables se rencontrent, c’est que l’enfer est pavé des pires intentions !
« Chacun a son diable en poche » comme le dit l’adage tunisien, alors que le diable se cache dans le détail. Le satanisé Essebssi a parlé avec « le prophète », qui pensait avoir annexé la Kaaba alors qu’il était la Kasbah, ce qui revient au même dit-il. Qu’ont-ils tramé les deux monstres sacrés ? Manigances, pourparlers, diversion, parades nuptiales, Jawaz El Moatâa, Jihad Nikah ? Que ne faudra-t-il faire pour sortir la Tunisie de la crise d’accouchement ? que ne ferait Ghannouchi pour sauver son dessein califal? Faut-il se résoudre à sacrifier la mère-patrie ou le bébé ?
Revenons aux faits. L’armée égyptienne a destitué Morsi, vidé le sit-in islamiste, arrêté des chefs de la confrérie, pour clore le tout, le bouquet : Moubarak est libéré. Il est clair que le bastion d’Ennahdha au Caire, chef-lieu des frères est perdu. A Tunis, l’ANC suspend ses travaux sous la contestation qui demande d’un front uni un gouvernement de Salut National. L’internationale islamiste se réunit donc d’urgence à Istanbul pour préparer la riposte. Si Ennahdha quitte le pouvoir en Tunisie, s’en sera fini « du printemps arabe » au grand dam de l’OTAN, des USA qui ont encore fois raté une occasion d’humilité face à l’orient compliqué.
Ghannouchi panique, il est sous la pression de l'internationale islamiste, des américains, des frères leaders tunisiens qui craignent un scénario algéro-egyptien, plus que tout de retourner en prison. Ghannouchi se précipita donc séance tenante en Turquie au lendemain de ses pourparlers inutiles avec le chef de l’UGTT. Il y est allé se rassurer et prendre les instructions des frères : Il ne faudra pas céder sur la dissolution, dessiner une ligne rouge : l’ANC , ouvrir des négociations pour élargir le gouvernement vers une composition d’union nationale, gagner du temps pour assoir au plus vite la maitrise de l’appareil sécuritaire, ce que rata lamentablement Morsi.
Le Cheikh fit sa déclaration, autant dire il balaya du revers de la main les revendications de la rue comme de l’opposition. Il prit les recommandations de l’instance islamiste, convaincu désormais, que toute concession serait fatale, mais laisse une large marge à la manœuvre politicienne ne serait-ce que pour gagner du temps.
Sur son chemin de retour, il fit une escale à Paris pour tâter le pouls de B. C. Sebssi. Le vieux briscard lui oppose une fin de non-recevoir à une proposition tactique qu’on ne ferait pas à un habitué des sentiers de traverses. Il se fit l’avocat du diable, H. Hammami et dit au Cheikh rien ne se fera sans le Front Populaire. Cependant un deuxième tête-à-tête se dessine, pourvue qu’il n’aboutisse pas à un tête-à-queue ! Entre temps, les seconds couteaux font « le boulot » :
Le 1er ministre Larârayeth dont l’opposition demande la démission depuis un temps, rasséréné par des déclarations de son Président de parti riposte nerveusement :
« Nous sommes en état de guerre donc, nous avons besoin de gouvernement politique, pas technocratique ». Contre qui la guerre ? Qui sont les protagonistes de cette guerre ? Les terroristes sont de quel bord ? les LPR sont avec qui ? Qui appelle à ««hallaliser» le sang des opposants ?
Laraâyeth continue de tisser sa toile au ministère de l’intérieur, de nouvelles nominations diligentées directement en sous-main par son 1 er ministère où on ne compte plus les amis, gendres, famille du « limogé-promu » M Zouari désormais Directeur Général de l’école supérieure de la sécurité intérieure !
Ghannouchi est sommé de finir la mission d’organiser les institutions à la sauce islamiste. Avec la chute des confrères Egyptiens; la Tunisie prend la première place de la Pax americana. La nature a horreur du vide. Comme l’Egypte fief historique des islamistes est tombée