Egypte : Morsi rejette l'ultimatum de l'armée
Mohamed Morsi a rejeté mardi soir l'ultimatum de l'armée s'en tenant à la légitimité des urnes. D'ailleurs, le mot légitimité a été repris une centaine de fois dans son discours qui a duré 45 minutes. Très critique envers les opposants, Morsi s'est surtout adressé à ses partisans les appelant à plusieurs reprises à défendre la légitimité constitutionnelle. Le président égyptien a révélé avoir proposé à l'opposition un plan qui comportait la formation d'un gouvernement d'union nationale, la création d'une commission de révision de la constitution ainsi que des élections dans les six mois. «Malheureusement, a-t-il dit, cette initiative a été rejetée». M. Morsi s'est dit prêt à «donner sa vie» pour préserver une «légitimité» issue de la première élection présidentielle «libre et équitable" de l'histoire de l'Egypte.
Tout en réaffirmant sa volonté de rester à son poste "quoi qu'il arrive", Morsi a mis en garde contre le retour des fouloul, les résidus de l'ancien régime, qu'il accuse d'être derrière les troubles de ces derniers jours.
Rappelons que l'armée égyptienne a proposé une feuille de route qui prévoit une élection présidentielle anticipée, des amendements à la Constitution et la dissolution du parlement. Il s'agit d'un plan préliminaire conçu par le Conseil suprême des forces armées et qui pourrait être modifié à tout moment au terme de consultations avec les parties concernées.L'ultimatum donné par l'armée expire mercredi dans l'après-midi. En cas de refus des ces parties (la présidence et l'opposition , ce qui semble très probable après le discours de Morsi, l'armée prendra les choses en mains, sans qu'on sache s'il s'agit d'une prise de pouvoir directe ou d'une supervision de la prochaine étape.