News - 27.05.2013
Comment la BAD analyse la situation en Tunisie
Marrakech – De notre envoyé spécial - Malgré une certaine reprise économique (3.2% de croissance en 2012), insuffisante pour répondre aux principaux défis, la transition politique en Tunisie s’est révélée plus longue que prévue, le débat politique, prévalant sur la réflexion économique, la situation sécuritaire se dégrade, mais le pays conserve son potentiel de développement si les réformes se poursuivent et la stabilité est renforcée. Telle est l’analyse globale que dresse la Banque africaine de Développement (BAD) dans son rapport annuel Perspectives économiques en Afrique 2013, élaboré conjointement avec l’OCDE, le PNUD, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique et l’Union européenne.
Présenté lundi à Marrakech, à la faveur des 48èmes assemblées annuelles de la BAD, cette 12ème édition, très attendue, offre une évaluation très précise de la situation dans l’ensemble du continent, marquée par une accélération de sa croissance moyenne qui passera de 4.8% en 2013 à 5.3% en 2014. Après une première partie consacrée aux agrégats globaux du continent, la seconde partie du rapport traite du thème spécifique de la transformation structurelle et les ressources naturelles en Afrique, alors la troisième partie présente des études par pays. Ci-après l’analyse consacrée à la Tunisie.
Taoufik Habaieb
La Tunisie a connu une reprise en 2012, avec une croissance de 3.2 %. Une bonne saison agricole, le relatif redémarrage de l’activité touristique et des investissements directs étrangers (IDE) ainsi que de la production des hydrocarbures et phosphates, quasiment à l’arrêt en 2011, ont contribué à cette performance. En revanche, la crise européenne et la baisse de la demande extérieure ont eu un impact négatif sur les exportations, en particulier pour le textile et les industries mécaniques et électriques (IME). Dans l’ensemble, les activités productives ont bénéficié d’un climat social plus stable qu’en 2011, ainsi que du maintien de la demande intérieure.
Toutefois, l’amélioration de la situation économique dans son ensemble se fait attendre. Le chômage reste élevé et les déficits courants et budgétaires importants, faute de réformes structurelles et d’une solide reprise économique en Europe, principal partenaire économique de la Tunisie. Les plus grands risques concernent les tensions idéologiques, les mouvements sociaux ainsi que les éventuelles politiques populistes qui pourraient être menées en vue des élections, menant à de possibles dérapages budgétaires.
Les incertitudes politiques ralentissent les décisions économiques et fragilisent la reprise amorcée. La situation sécuritaire s’est dégradée, écornant l’image d’un pays réputé tranquille. Les réformes engagées par les autorités de transition, afin d’améliorer la croissance et la gouvernance et de réduire les disparités régionales doivent se poursuivre. Elle devraient s’accompagner d’un climat stabilisé et prévisible à long terme pour restaurer la confiance des investisseurs comme des citoyens.
Le phosphate, principale ressource naturelle, reste un levier important pour confirmer la reprise en 2013. Depuis de nombreuses années, la Tunisie a développé son industrie de transformation du phosphate pour produire de l’acide phosphorique et des fertilisants.
Elle est ainsi devenue le deuxième producteur et le premier exportateur de phosphate trisodique (TSP) avec 21.7 % de la production mondiale et 31.2 % des exportations mondiales. Pour développer ses exportations, la société publique Groupe chimique tunisien (GCT) engage des projets de coopération internationale, avec des partenaires indiens (Tunisian Indian Fertilizers – Tifert) et chinois. Les changements structurels amorcés doivent se poursuivre, avec une meilleure utilisation des ressources naturelles.
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Les Commentaires
Naima remadi - 28-05-2013 14:46
Prioritees absolut la division de la religion et la politique. L'economie est le vecteur essentiel composee au capital humain.
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