Opinions - 12.02.2013

Voici pourquoi je dis Oui à Jebali, même si...

Bien que tardive, cette initiative est la seule qui soit en mesure de nous sortir de la situation de crise politique et institutionnelle  que nous vivons depuis des mois maintenant.

Il est temps pour l’Etat de s’accaparer son rôle et instaurer la sécurité dans le pays sans arrières pensées partisanes ou doctrinales. Il faut que rapidement la police et l’administration fassent leur travail au service du citoyen. Un tel laissé aller ne peut plus durer si on ne souhaite pas avoir une police parallèle.

La proposition,  aura comme conséquences immédiates la mise en place et l’activation des organes indépendants pour la justice, la presse  et l’organisation des élections ainsi que de permettre le lancement du vaste chantier de réorganisation du ministère de l’intérieur.

Elle permettra à l’ANC de prendre plus sérieusement le dossier de la constitution et d’accélérer sa rédaction et son adoption. 

Cette initiative donnera  aux partis le temps de se préparer sérieusement aux prochaines échéances électorales. Notre espace politique a montré son amateurisme désolant et ne semble pas être prêt à aller aux élections sans restructuration et sans programme. Un gouvernement de technocrates indépendants permettra aux partis de vaquer à leurs préparatifs électoraux.

La situation économique tunisienne ne peut plus se permettre d’être dans les mains d’amateurs incompétents qui ne travaillent que pour garder leur siège. Mettre nos compétences aux services du pays d’une manière non partisane et sans agenda politique constitue la meilleure façon de remettre l’économie en marche et de sauver ce que l’on peut sauver. Tous les indicateurs économiques sont au rouge écarlate et la situation de l’endettement, de l’inflation, de l’investissement et de la corruption ont atteint les cotes d’alerte  Il est plus que nécessaire de redorer la politique étrangère et l’image de marque de la Tunisie si l’on souhaite attirer les touristes et les investisseurs étrangers, poumons de notre économie.   

Si Jébali ne réussit pas à dérouler son plan, le pouvoir serait dans les mains de l’aile dure de la Nahdha avec toutes les conséquences et les menaces à craindre sur  nos libertés et sur notre mode de vie.

Pour ces raisons, j’invite la classe politique et les citoyens de tout bord à soutenir cette initiative, elle constitue la moins pire des solutions qu’exige la gravité du moment. Donnons-lui sa chance et jugeons-la sur les faits. Elle aura au moins le mérite de rendre claire aux yeux de tous  la réalité des intentions des uns et des autres.

Hichem Jouaber