Jebali annonce la formation d'un gouvernement de technocrates
Assumant la responsabilité que lui commande la situation très grave en Tunisie, surtout à la suite de l’assassinat de Chokri Belaid, Hamadi Jebali a annoncé la formation d’un gouvernement de technocrates dont aucun membre, y compris lui-même ne se présentera aux prochaines élections. « Je n’y ai consulté aucun parti, n’obéissant qu’à ma conscience et à mon sens du devoir national, a-t-il souligné ». Il a précisé au passage que ce remaniement touchera tous les portefeuilles y compris les ministères de souveraineté et permettra de constituer un gouvernement de taille réduite. En toute indépendance, celui-ci aura la double charge de gérer les affaires du pays et de réaliser autant que possibles les objectifs de la révolution, jusqu’à la tenue des élections. Un revirement à 180°, quand on sait que le mouvement Ennahdha a toujours rejeté l'idée même d'un gouvernement de technocrates proposée par l'opposition.
Jebali a souligné l’importance de la tenue de ces élections dans les délais les plus rapprochés possibles, et en toute transparence en présence d’observateurs étrangers. Il a urgé à cet effet, l’Assemblée nationale constituante à en fixer la date à une échéance très rapprochée. « Le plus tôt aura lieu le scrutin, le plus vite nous sortirons de cette situation très difficile », a-t-il insisté.
Hamadi Jebali a affirmé que la réussite de sa démarche reposera sur la réunion de deux conditions principales. La première est le large soutien populaire et politique et la deuxième la ferme dénonciation de quiconque pratique la violence, viole la loi et s’attaque au processus de transition démocratique.
Passant directement outre les positions des partis et les interminables négociations de sièges, revendiquant pour lui seul la paternité de sa décision, sans en référer y compris à son propre parti Ennahdha, et déclarant qu’il renonce à briguer la moindre charge lors des prochaines élections, Jebali compte sur l’impact de ses décisions pour redresser la situation et éviter au pays une redoutable spirale de violence à l’issue inconnue.