Gabès : les manifestants voulaient occuper l'usine chimique...
De violentes échauffourées ont nécessité mardi l’intervention des forces de l’ordre à Gabès. De nombreux habitants du quartier de Chatt Assalam qui commande l’accès au complexe chimique de Ghannouche étaient descendus dans la rue pour crier leur colère après une fuite de gaz toxique. L’incident survenu tard dans la soirée de dimanche à lundi avait provoqué un début de panique à cause de la forte déflagration qui l’avait accompagné.
La manifestation a dégénéré lorsque les protestataires ont tenté d'occupation de l'usine du Groupe chimique où avait eu lieu l’incident technique. Pourtant, l’accident avait été imputé par les spécialistes à un arrêt d’une de la chaîne de production, consécutivement à un sit in. Ce dernier avait été levé par la force, moyennant une intervention musclée de la police. Et c’est au redémarrage de la production que l’explosion et la fuite de gaz d’ammoniac eurent lieu.
La police a dû user ce matin de tirs massifs de gaz lacrymogène pour disperser les assaillants et déjouer la tentative d’invasion des installations.
Parts de marché et grosses recettes perdues…
Les affrontements de ce jeudi à Gabès posent de nouveau le problème de la sécurité des installations industrielles sensibles qui, depuis la révolution, restent à la merci des mouvements sociaux. Le blocage épisodique des accès des usines du Groupe chimique tunisien, notamment à Gabès et Mdhilla, ont fait perdre au GCT des parts de marché considérables, au point de contraindre la Tunisie à des importations d’engrais phosphatés dont elle était grosse productrice.
Idem pour la Compagnie des phosphates de Gafsa dont la production est tombée de 8 à seulement 2,5 millions de minerai enrichi, du fait des blocages à répétition de ses sites de production et même des voies ferrées destinées à l’acheminement du minerai vert le terminal minéralier de Sfax et les Unités du Groupe chimique.
- Ecrire un commentaire
- Commenter