News - 16.01.2013

UTICA: un vrai congrès, de vrais enjeux

L’UTICA tient jeudi 17 janvier son congrès national, le premier depuis la révolution, qui sera placé sous le double signe du consensus et de la compétition démocratique. Ce sera surtout un congrès comme l’organisation patronale n’en avait plus connu depuis de nombreuses années. Pour une fois, en effet, l’issue des ces assises électives s’annonce indécise et la course à la présidence pas du tout gagnée d’avance.

La présidente sortante, Wided Bouchamaoui, part certes favorite parce qu’elle a pour elle son bilan jugé globalement positif par les observateurs et, surtout, par les acteurs qui comptent dans le milieu des affaires. Pourtant, le contexte dans lequel elle dû évoluer était semé de gros écueils avec la prolifération des mouvements sociaux, le nombre élevé d’entreprises en difficulté, l’explosion du secteur informel et bien d’autres facteurs handicapants. Elle fait aussi se targuer d’avoir mis l’organisation à l’abri des secousses depuis qu’elle en est devenue présidente, en mai 2011, mais aussi d’avoir instauré des relations apaisées avec l’UGTT, tout comme avec le gouvernement. Celui qui tentera de lui barrer la route de la présidence ne manque pas d’atouts, lui non plus. L’industriel et hôtelier Hamadi Ben Sedrine a pour lui d’avoir eu à présider aux destinées de l’organisation, l’espace de quelques mois jusqu’en mai 2011, en plein cyclone révolutionnaire et de l’avoir prémunie de périls qui étaient considérables.

Nombre d’indicateurs montrent que le congrès se déroulera dans le strict respect des règles démocratiques et la transparence à en juger par les longs préparatifs engagés dans ce sens et les précautions prises pour une crédibilité totale du scrutin. Mme Bouchamaoui rappelle elle-même, dans un entretien au quotidien « Al-Maghreb », que toutes les élections antérieures au 14 janvier 2011 avaient été systématiquement refaites dans les régions et au niveau des instances dirigeantes de l’organisation et que le verdict des urnes a été scrupuleusement respecté « sans interférence aucune des instances centrales et dans la totale transparence ».

Comme elle le souligne également dans le même entretien, ce congrès sera l’aboutissement d’un long, difficile et périlleux processus qui, assure-t-elle, est sur le point d’appartenir au passé, pour peu que certaines problématiques persistantes trouvent une solution. C’est que ce congrès se tient, en effet, dans un contexte quelque peu déprimant. Beaucoup d’hommes d’affaires sont confrontés à d’énormes difficultés, dus notamment à l'interdiction de voyager depuis de longs mois. Il en est résulté un fléchissement marqué de l’investissement intérieur et une forte baisse de la demande avec, à la clé, la perte d’un très grand nombre d’emplois sur divers sites de production. Ceci sans compter les contrecoups inévitables de la crise en termes de rétrécissement du champ d’accès aux financements, de problèmes d’endettement et de dédommagement des entreprises incendiées ou acculées à la faillite depuis la révolution.

Outre le renouvellement des instances dirigeantes, les 2300 congressistes auront à apporter des réponses claires aux défis auxquelles le pays et l'UTICA  se trouvent confrontés. Par delà les candidats en lice, ils voteront avant tout un programme, celui qui sera jugé le plus adapté à l’étape.

 

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