Dr Abderrazak Fliss, ancien Maire de La Marsa
Dr Abderrazak Fliss vient de s’éteindre à l’âge de 86 ans, à la suite d’une maladie qu’il aura combattue dans la dignité. Il n’avait jamais cessé ses activités en dépit de sa maladie dont il ne faisait jamais cas. Ses patients qui le savaient, l’admiraient pour cette incroyable et noble discrétion. Ils lui en étaient d’autant plus reconnaissants qu’il avait toujours maintenu une très grande proximité avec eux.
Après des études médicales à Toulouse, il effectue le remplacement à Rémieux, au sud de Toulouse d’un médecin, un confrère tunisien Abdelmajid Essaheli dont un des clients n’était autre qu’Habib Bourguiba qui séjournait alors à Luchon près de Biarritz. C’est ainsi que Fliss a fait sa connaissance et pour l’avoir bien soigné il en est devenu le protégé. Ceci explique ses relations particulières avec le futur Président.
De retour en Tunisie, il accepte, à l’instigation de la Santé Publique, d’effectuer à Téboursouk une mission de remplacement de sept jours. Il y est resté sept ans. Il convainc tant les colons français que ses compatriotes de ses qualités humaines et médicales remarquables. Il est nommé ensuite à l’Hôpital de la Marsa. Seul médecin de la banlieue Nord de Tunis pendant un long moment, il a fait preuve d’une disponibilité constante vis à vis de ses patients reçus à son cabinet ou visités à leur domicile.
Il a su les faire bénéficier de son exercice médical adapté à leur condition sociale, en pratiquant la médecine pour la médecine. Acceptant d’être surnommé Rzouga, il faisait preuve d’une grande humilité.
Doté d’une grande moralité et d’une totale intégrité, il a été désigné Président de la Municipalité de La Marsa et lors de son passage à la Mairie, il a su prendre des décisions justes et rationnelles à la satisfaction de ses administrés.
La première place dans son cœur était sa famille, son épouse Amel présente dans tous les moments de sa vie et ses quatre enfants, leurs conjoints qui étaient aussi ses enfants et ses petits enfants avec qui il a tout partagé avec amour et égalité. Ils ont été près de lui à tous les instants.
Il était l’âme de sa grande famille, veillant sur chacun, sur leur bien-être, sur le déroulement des études des plus jeunes et de leur avenir. Chaque jour, il rendait visite à sa sœur et à son frère plus âgé que lui. .
C'était un aussi un homme agréable et jovial. Il animait volontiers ses réunions familiales festives par ses dons de conteur et en utilisant son instrument privilégié, la derbouka. Nos relations consacrent une longue et veille amitié qui date des années 50, une amitié riche, apaisée et sans dérive.
Ceux de ses amis qui sont toujours là restent orphelins et tellement peinés d’avoir perdu celui dont la porte était toujours ouverte.
Que sa femme, ses enfants et ses petits enfants acceptent notre sympathie et notre affection.
Dr Saadeddine Zmerli