Florissant trafic d'armes de guerre en Tunisie
Le commerce (clandestin) d’armes de guerre est plus que jamais florissant en Tunisie et tout un chacun peut s’en procurer sans difficulté, à en croire le quotidien « Al-Maghreb » qui consacre à ce sujet sensible un long reportage de trois pages entières avec, à la clé, une preuve formelle : Le reporter a réussi à acheter, quelque part dans le sud tunisien, un revolver avec son chargeur de munitions.
Les deux questions essentielles auxquelles le journal se proposait de répondre étaient de savoir si on peut acheter facilement une arme en Tunisie et si toute personne, même profane, peut s’en procurer et parvenir sans encombre jusqu’à Tunis. Dans un cas comme dans l’autre, la réponse est oui, pour peu qu’on déniche un intermédiaire et qu’on y mettre le prix : aux alentours de 3000 dinars pour un pistolet de calibre 9mm équipé d’un silencieux, pas plus de 2500 dinars pour un fusil-mitrailleur Kalachnikov de fabrication russe… On y apprend également que l’offre est très diversifiée et peut aller jusqu’au lance-roquettes RPG provenant, comme la plupart des autres armes en circulation, de ce qui reste de l’arsenal du régime libyen déchu.
Plus surprenant encore, on apprend par ce reportage que souvent les armes en petite quantité transitent par les postes frontaliers réguliers, à la faveur d’un déficit de contrôle aux causes non précisées, alors qu’il arrive que des cargaisons entières sont introduites discrètement en contrebande par des passeurs à travers des pistes sahariennes éloignées, à l’instar des trois pickups interceptés et mitraillés il y a quelques mois par un hélicoptère de l’armée de l’air.