Le complot de 1962 s'invite dans l'actualité
Plusieurs manifestations commémoratives marquent le 50e anniversaire du procès des auteurs du complot avorté de 1962 ourdi contre le pouvoir bourguibien par un groupe d’anciens résistants, dont plusieurs le payèrent de leur vie.
L’enterrement solennel, la semaine dernière à Ksar Gafsa, des cendres de cheikh Abdelaziz Akremi, en présence du président de la République, sera suivi d’un autre évènement similaire. Une cérémonie d’enterrement des cendres des autres acteurs de cet épisode exécutés en janvier 1963 sera organisé jeudi 24 janvier au Carré des martyrs à Séjoumi par l’association « Les militants de 1962». La même association organisera, deux jours plus tard, une table ronde sur ce sujet à la Fondation Temimi.
Dans un document rendu public à cette occasion, l’association rappelle les circonstances historiques qui avaient précédé et accompagné la conspiration, de même que le déroulement du procès, qu’elle qualifie de « sommaire et expéditif » et le verdict, tombé le 17 janvier 1963, avec notamment 13 condamnations à mort, de « pur message de Bourguiba, un avertissement à tous ceux qui oseraient imaginer un jour tenter pareil acte de sédition ».
Ali Ben Salem, qui avait écopé de 10 ans de travaux forcés et qu’on voit souvent ces derniers temps témoigner sur les plateaux de télévision, est l’un des derniers survivants du groupe.
Le 24 janvier 1963, rappelle l’association dans le document en question, les condamnés à mort sont exécutés dans un lieu secret et jetés dans une fosse commune. Leur cauchemar prend fin. Commence alors celui des autres, les condamnés aux travaux forcés. Huit années durant, ils vécurent dans des conditions assimilées à la torture(…). Assis à même le sol, la cheville attachée à une chaîne de moins d’un mètre fixée au mur, réduits à l’état animal (…). A la huitième année, on les détache de leurs chaînes et à la onzième on les libère, le 1e juin 1973.