Le secret défense sera-t-il levé sur l'assassinat de Hached?
Le gouvernement français déclassifierait le dossier de l’assassinat du militant nationaliste et syndicaliste Farhat Hached, frappé jusque là du sceau « secret défense », a annoncé le Secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abbassi, dans des déclarations, mercredi, à une radio privée, affirmant avoir reçu des assurances dans ce sens du chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, qu’il avait rencontré la veille au Quai d’Orsay.
Ce n’était pas la première fois qu’une mesure de levée du « secret défense » est demandée aux autorités françaises afin de faire toute la lumière sur cet épisode tragique de la « guerre de l’ombre » menée par la puissance occupante en Tunisie, au début des années 1950. Le député des Français de l’étranger, Pouria Amirshahi, avait demandé, début décembre, au président François Hollande d’ouvrir les archives afin de faire toute la lumière sur la mort du fondateur de l’UGTT dont c’était le 60e anniversaire de l’assassinat, et exhorté la France « à faire son examen de conscience sur son passé colonial ».
Un colloque ayant pour thème “A quand la vérité sur les crimes coloniaux?” et organisé par l’association « Vérité et justice pour Farhat Hached » se tiendra ce samedi au Palais Bourbon, siège de l’Assemblée nationale française. M. Houcine Abbassi en présidera les travaux.
Une plainte avec constitution de partie civile avait été également déposée il y a quelques mois auprès du tribunal de grande instance de Paris pour « apologie de crimes de guerre », en rapport justement avec l’assassinat de Farhat Hached, attribué à l’époque à l’organisation terroriste « La main rouge », mais dont des zones d’ombre demeurent, en particulier pour ce qui est de l’implication présumée des services français.