Blogs - 10.04.2009

La guerre des "X" n'aura pas lieu

La polémique  provoquée par l’article intitulée "que font les « X » de Tunisie ?"m’a beaucoup surpris. Rien dans l’article en question ne présageait cette volée de bois vert contre l'auteur de l'article en question. J'ai lu et relu l'article incriminé. Je n' y ai trouvé nulle trace de matière à polémique. C'est un texte équilibré où l’auteur nous fait découvrir une école dont j’ignorais, et je l’avoue humblement,  jusqu'à l’existence, née en 1994 et  qui a déjà à son actif la formation de  près de 600 ingénieurs de haut vol dont 60% ont préféré rester en Tunisie où ils contribuent au développement du pays.

Seulement voilà, l’auteur a eu "l'outrecuidance" de qualifier les élèves  de cette école  d'« X » de Tunisie,  tout en prenant soin de mettre des guillemets à cette fameuse lettre dont on a pris l’habitude de désigner les élèves de l’Ecole Polytechnique française fondée par Napoléon et d’où sortent chaque année la fine fleur des ingénieurs français. A aucun moment, il n' y est question d’établir un parallèle entre les deux écoles  que séparent deux cents ans d’expérience, de savoir scientifique et de tradition, et ce serait lui faire un mauvais procès que de l’en accuser.

Une polémique ridicule

Reste le titre, objet du courroux de quelques lecteurs. Essayons de dépassionner le débat: ceux qui sont passés pour une école de journalisme ou qui ont exercé dans ce métier le savent très bien. Pour qu’un article soit lu, il faut un titre accrocheur et pour qu’un titre soit accrocheur, il faut qu’il soit le plus court possible. Avouez que dans le cas d'espèce, le titre choisi incite beaucoup plus à la lecture que le fait de titrer: " Que  font les anciens élèves de l’école polytechnique de Tunisie".

Certes, la lettre X renvoie à l’école polytechnique de Palaiseau et peut prêter à équivoque mais le fait de la mettre entre entre guillemets et de préciser qu'il s'agit bien des "X" de Tunisie et non des "X" tunisiens est de nature à lever toute équivoque et à nous aiguiller vers les élèves de l'Ecole Polytechnique de Tunisie. Mais au-delà de cette querelle sémantique, cette polémique, somme toute ridicule et dont l'inanité rappelle les discussions sur le sexe des anges qu'affectionnaient les Byzantins, se pose un problème plus grave. Cinquante ans après l'indépendance, nombre de compatriotes continuent de couver des complexes  qu'on croyait disparus avec le départ du dernier soldat français de notre pays. Sinon, comment expliquer cette levée de boucliers que rien ne justifie et ces jugements à l'emporte-pièce sur une jeune école dont la Tunisie est en droit de s'énorgueillir. Pourquoi ce parallèle avec Palaiseau alors que l'auteur lui-même lui reconnait beaucoup de qualités, allant jusqu'à qualifier ses élèves de "génies de réputation internationale? Pourquoi cette propension maladive à minorer nos acquis, à dénigrer tout ce qui est tunisien?

                                                                                                                                                                                                                                                         Hédi