News - 30.11.2023

Edito : Arrêter le carnage, reconstruire Gaza…

Edito : Arrêter le carnage, reconstruire Gaza…

Un plan pour le jour d’après en Palestine semble se dessiner lentement. Même si la complexité du présent accroît sans doute l’incertitude du lendemain. Mais c’est dès aujourd’hui qu’il faudrait paver la voie de l’avenir, l’après-guerre. A la clé, une série de principes à convenir, et une solution à concevoir. L’urgence est cependant au cessez-le-feu, au secours des populations de Gaza et à la protection des Palestiniens dans les territoires occupés.

Une solution à deux Etats entre Israël et les Palestiniens est préconisée par le président américain Joe Biden. Relève-t-elle du projet impossible ? Certes pas pour demain, car il ne suffit pas de la formuler pour arrêter les chars de Netanyahou et mettre fin au carnage. L’Administration Biden a fixé les balises : pas de déplacement forcé des Palestiniens de Gaza, pas de réoccupation, pas de réduction du territoire, pas de siège. La Cisjordanie et Gaza «doivent revenir à une gouvernance unifiée, sous l'égide d'une Autorité palestinienne revitalisée et être intégrées dans un futur État palestinien». Evidemment, Washington entend s’assurer qu’Israël est en sécurité et que «Gaza ne doit pas servir de plateforme au terrorisme ou à d'autres actes violents.» Les termes sont pesés.

Le projet politique proposé est loin d’être endossé par toutes les parties. C’est aux Palestiniens d’abord, et aux pays arabes ensuite, notamment ceux de la région, de le reformuler. De grandes questions sont en effet à résoudre : les implantations israéliennes dans les territoires occupés, la continuité territoriale du futur Etat, la gouvernance de Jérusalem, les garanties exigées…

D’ores et déjà, il faudrait commencer à réfléchir à la reconstruction de Gaza, à la résorption des camps de réfugiés et aux services publics à fournir à la population. Des ressources financières appropriées sont à mobiliser. Qui s’y engage et quelles seront les contributions des donateurs ? Qui portera le projet ? Est-ce un rêve en pleine guerre, sous les bombes, dans un bain de sang ?

Abasourdis, les Tunisiens vivent dans leur chair la sauvagerie de la guerre. Un acharnement barbare, dévastateur, exterminateur. La complicité de l’Occident qui justifie, défend, soutient et arme ces atrocités est ahurissante. Des dizaines de milliers de bâtiments rasés, des villages entiers anéantis, près d’un million d’habitants contraints au «transfert» dans le Sud: la «punition» est collective.

Difficile d’admettre ce blanc-seing accordé au gouvernement de Netanyahou. La puissance d’Israël, son arrogance, son impunité, ce sont ses alliés. Nul ne peut s’opposer à ses crimes de guerre ou les dénoncer et y mettre fin. Aucune force de dissuasion n’est coalisée pour freiner cette machine infernale déclenchée contre les Palestiniens assiégés sur leur propre sol.

La Cisjordanie, où vivent 3 millions de Palestiniens (sur les 5.5 millions au total), n’est pas épargnée. Les colons qui s’y multiplient, prêtant main-forte à l’appareil sécuritaire féroce et laissant libre cours à leurs milices, sèment la terreur.

Des fractures s’approfondissent et se multiplient. La guerre n’est pas entre juifs et musulmans, mais entre barbarie et survie d’un peuple, entre défi au droit humain international et droit à l’existence. Une idéologie religieuse ultraorthodoxe ne saurait s’imposer. De par le monde, des pans significatifs de l’opinion publique prennent conscience des atrocités commises, protestent vivement. Des clivages se forment.

La position de l’Europe est sidérante. A l’exception de rares pays comme l’Espagne, l’Irlande, la Belgique ou la Norvège, le soutien qu’elle apporte à Israël attise la guerre, compromet les relations avec les pays arabes et musulmans et bloque la voie d’une solution de paix et de sécurité. La France se démarque de sa politique traditionnelle par un engagement pro-israélien radical.

Ni la Chine ni la Russie n’ont saisi l’occasion pour jouer pleinement leur rôle dans la gestion du conflit et la préparation de l’après-guerre.

Laisser Netanyahou poursuivre son irréductible vengeance meurtrière est plus qu’une erreur historique, une faute morale irrattrapable, lourde de conséquences.

Sauver Gaza, préserver les Palestiniens et instaurer la paix sur des bases solides, dans la sécurité et la stabilité de l’ensemble de la région, est un devoir urgent à accomplir.

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1 Commentaire
Les Commentaires
Abdelkader FAHEM - 05-12-2023 06:55

Dans cet ", interminable" conflit israélo-palestinien l'actualité est de plus dramatique pour les Palestiniens de la bande de Gazza. Après une semaine de trêve : Un bilan catastrophique depuis octobre dernier : 16.000 tués pour la plupart enfants et femmes innocentes, davantage encore de blessés et handicapés, des destructions d'habitats et de services collectifs, d'infrastructures, une crise aggravée alimentaire, sanitaire...Ce minuscule territoire surpeuplé était souvent désigné " une prison à ciel ouvert" est aussi devenu inaccessible pour les liaisons Internet ! Pour "le jour d'après " imprévisible on évoque la Reconstruction de ce territoire martyr Ce serait la énième reconstruction financée par les puissances occidentales, les souverains du Golfe pour soulager leur mauvaise conscience face à cette injustice quotidienne. L'organisation internationale UNRWA voit son mandat renouvelé depuis des décennies pour intervenir notamment dans les domaines scolaires et sanitaires. Il existe même un fond permanent pour la " reconstruction" de Gazza Et si le pire était devant nous; l'expulsion totale ou partielle des Ghazzouis et l'installation de colons israéliens sur ce territoire ? Un scénario envisagé -rarement affiché en public- mais parfaitement réalisable. Qui pourrait l'empêcher : l'OLP, les gouvernements et armées des pays "arabo-musulmans", l'ONU...? Malheureusement les seuls décideurs sont les dirigeants d'Israël et des USA.

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