News - 22.11.2022

Tunisie-Danemark 0-0 : Un nul prometteur (Album photos)

Tunisie-Danemark 0-0 : Un nul prometteur

Par Mohamed Kilani - L’animation a commencé tôt ce mardi 22 novembre. Et pour cause, la Tunisie dispute son premier match à Doha pour le compte de cette 22ème Coupe du monde, la sixième dans son compteur.  A Tunis, les automobilistes sont sollicités dès les premières heures dans certains feux par les marchands du drapeau national, comme un dernier rappel des occupations de la journée.

Le non-match du Qatar, la débâcle de l’Iran et la résignation du Sénégal ont été rapidement essuyés par le triomphe de l’Arabie Séoudite face à l’Argentine de Messi. La bande à Kadri pouvait dès lors se dire Yes we can. Le marasme qui a pesé sur l’entourage de la sélection est soldé par la nécessaire paix des Braves pour l’union nationale que le football sait générer aux grands rendez-vous.

A l’évidence, Kadri a retenu la leçon des matches précédents : le football attentiste est suicidaire. Aussi invite-t-il ses joueurs à chercher la percussion pour montrer à l’adversaire ce dont ils sont capables et pour tempérer leur ambition. Les premiers échanges permettent alors au Onze national de quadriller le terrain et de prôner l’offensive tout en assurant une couverture intelligente. Issam Jebali est le premier à donner le tempo, mettant en confiance ses camarades. De la part d’un joueur évoluant au Danemark, cela se conçoit aisément et le sélectionneur avait raison de jouer cette carte psychologique. A la 11ème minute Mohamed Drager est à deux doigts d’ouvrir le score, sans une déviance inopportune. Le but de Jebali pour hors-jeu (31’) est un avertissement : à la 43ème minute, le même Jebali pensait ouvrir le score en cherchant la finesse à six mètres du but. Mais Kasper Schmeichel, digne héritier d’un père emblématique, sauva grâce à son physique et son expérience, ayant 36 ans depuis le 5 novembre. La Tunisie est donc frustrée de mener au score à la mi-temps, mais ses chances sont demeurées intactes d’autant que la défense et le milieu s’acquittèrent convenablement de leurs rôles respectifs.

La seconde période est entamée avec un évident capital-confiance, d’autant que le soutien d’un public aussi nombreux que bruyant, voire excité est de nature à motiver davantage. Le seul attaquant attitré de l’équipe, Jebali, demeure la source du danger avec ses appels intelligents et ses chevauchées. C’est ainsi qu’il était à deux doigts d’offrir à Ben Slimane une balle de but (51’). C’est à ce moment que les Danois s’aperçoivent que les risques courus sont grands. Ils réagissent coup sur coup en marquant un but annulé pour hors-jeu (55’), puis en frôlant l’ouverture du score sur un heading dangereux (57’). Douze minutes après, c’est le manichéen Eriksen qui faillit ouvrir le score sans la parade de Dahman. Sur le corner qui a suivi, c’est par miracle que le ballon n’a pas franchi la ligne (70’).

Le dernier quart d’heure est une véritable épreuve psychologique pour les deux équipes craignant chacune la défaite après avoir prétendu à la victoire. Les ressources mentales et, bien entendu physiques, deviennent alors déterminantes. Sur ces deux registres, aucune équipe n’est parvenue à faire prévaloir ses atouts.  Le remplacement de Laïdouni, l’homme omniprésent aux poumons d’acier, est sans doute opportun pour injecter du sang neuf dans l’entrejeu. C’est toutefois Dahman qui sauve une balle de but très vicieuse à la 93ème minute. Le nul qui sanctionne les débats est  sans doute révélateur d’une préparation sérieuse et de choix opportuns. La suite doit s’inspirer de cette entame pour justifier l’ambition du groupe à briguer le second tour.

Tunisie : Dahman, Drager (Sassi, 88’), Bronn, Meriah, Talbi, Abdi, Laïdouni (Kechrida, 88’), Skhiri, Ben Slimane (Sliti, 67’), Msakni (Mejbri, 80’), Jebali (Khenissi, 80’)

Mohamed Kilani