News - 24.11.2021

Il y a six ans, l'attentat de Tunis contre la Sécurité présidentielle, un corps d’élite républicain

Il y a six ans,  l'attentat de Tunis  contre la Sécurité présidentielle, un corps d’élite républicain

Il y a six ans, le 24 novembre, 2015 sur l'avenue Mohamed V, la ville de Tunis a été secouée par un attentat. Le terrorisme a encore frappé.La cible, cette fois-ci était le corps d'élite républcain. L’heure, le site et la cible n’étaient pas fortuits. Nous reprenons ci-après l'article de Taoufik Habaieb rédigé juste après l'attentat

En choisissant de perpétrer ce mardi en fin d’après-midi leur acte au centrer-ville de Tunis, à l’heure de la sortie des bureaux, et en ciblant des agents encore en tenue civile de la Direction générale la Sécurité présidentielle et de la protection des personnalités officielles qui s’apprêtaient à emprunter le bus devant les conduire au Palais de Carthage pour leur service, les terroristes voulaient sans doute frapper un double grand coup. Effrayer les Tunisiens et les endeuiller à travers un corps qu’ils tiennent en haute estime, la Garde présidentielle, jusque-là épargnée de toute attaque.

Le site choisi au cœur de la capitale se trouve sur la contre-allée d’une artère principale, l’avenue Mohamed V. Il est longé d’un côté du siège de nombre de banques : la Banque centrale, BTK, BH, STB et BNA, notamment. Et de l’autre, l’avenue qui commence à la place du 14 Janvier, compte le siège du ministère du Tourisme et de l’ONTT, l’ancien siège du parti RCD dissous et le palais des congrès, tout proche de l’ancien Abou Nawas Tunis en cours de rénovation sous l’enseigne de Laico, puis le chantier à l’arrêt de la Cité de la Culture.

De longue date, les bus réservés au personnel de la Sécurité présidentielle venaient matin et soir y chercher les agents pour les conduire au Palais de Carthage, à l’approche de chaque relève et les y déposer à la fin de leur vacation. De là, ils partent directement par la voie rapide vers la banlieue nord de Tunis. Bus et minibus, de couleur blanche, ne portent aucune mention spéciale. Les conducteurs comme les passagers sont en tenue civile et ne portent pas d’armes.

Une perfomance confirmée

Composée de plus de 2500 agents, la Sécurité présidentielle recrute ses effectifs parmi les meilleurs éléments des écoles de Police et de Garde nationale ainsi que de l’Académie militaire. Elle les soumet à un niveau élevé d’exigences physiques, techniques et morales et les fait bénéficier d’entrainements continus. Crainte sous l’ancien régime, elle a fait preuve dès les premières heures de la révolution d’un haut niveau d’engagement opérationnel et d’un grand esprit républicain. Rompue aux techniques de pointe en sécurité de personnalités officielles, hôtes étrangers, protection rapprochée et sécurité des édifices de la Présidence, la garde présidentielle compte dans ses rangs des troupes d’élites formés pour intervenir dans des cas de prise d’otages et autres graves incidents. Ses éléments se sont particulièrement distingués lors de l’attaque, le 14 septembre 2012, contre l’ambassade des Etats-Unis aux Berges du Lac, à Tunis. C’est en effet la Sécurité présidentielle qui a assuré l’exfiltration de l’ambassadeur, les diplomates et les membres du personnel et leur escorte jusqu’aux points sécurisés fixés.

La garde présidentielle est également réputée pour son haut attachement, loyal et indépendant à la République. Le 14 janvier 2011, elle a activé, sous le commandement de Sami Sik Salem, dès la fuite de Ben Ali, la procédure constitutionnelle et fait venir au Palais de Carthage, le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, ainsi que les présidents de la Chambre des Députés, Fouad Mebazaa et de la Chambre des Conseillers, Abdallah Kallel, pour parer au vide à la tête de l’Etat. Un acte qui a été unanimement salué. Au lendemain de la révolution et jusqu’aux élections présidentielles de novembre 2014, la Direction générale de la Sécurité présidentielle et des personnalités officielles, s’était tenue à l’écart des tiraillements politiques, s’acquittant de sa tâche, sous le président intérimaire, Foued Mebazaa (janvier – décembre 2011), et du président provisoire, Moncef Marzouki (décembre 2011 – décembre 2014). Elle continuera sur la même lancée depuis l’accession du président élu Béji Caïd Essebsi, le 31 décembre 2014 à la magistrature suprême.

Sous le commandement de son nouveau directeur général, le colonel-major Raouf Mradaa, nommé en février dernier, elle ne cesse de se renforcer et de s’affirmer en corps d’élite spécialisé, hissé aux standards internationaux, gagnant davantage le respect des Tunisiens et leur considération.

 
Taoufik Habaieb
 

 

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