News - 13.04.2018

Energie, réformes, PME et bientôt développement régional, Bruxelles et La Haye : Youssef Chahed en mode road-show

Energie, réformes, PME et bientôt développement régional, Bruxelles et La Haye : Youssef Chahed en mode road-show

Qu’est-ce qui le fait courir ? En une seule semaine, le chef du gouvernement Youssef Chahed aura ouvert les assemblées de la Banque Islamique de Développement (le 4 avril), et surtout commandé et présidé trois grandes conférences nationales thématisées. L’efficience énergétique, le 5 avril, les grandes réformes, le 11 du même mois courant et les PME, le lendemain, 12 avril. Sur la même lancée, il continuera mardi 17 avril, avec une quatrième conférence nationale dédiée au développement régional. A la clé, la signature de contrats-programme avec les gouverneurs des 24 régions, pour un montant de 1 milliard de dinars sur cinq ans, dont 400 millions de dinars financés par le Fades.

Toujours au cours de ce mois et dès le 24 avril, alors que Tunis organisera son Forum économique (africain), Youssef Chahed s’envolera vers Bruxelles et les Pays bas, avec en point d’orgue des entretiens avec de hauts dirigeants de l’Union européenne. 

Pourquoi cette soudaine accélération de ses sorties publiques médiatisées, en mode road-show ? Un besoin de rattraper un déficit de communication ? Une volonté de mettre en exergue d’ores et déjà son bilan ? Une projection dans l’avenir en estampillant de son empreinte ses projets et de revendiquer leur paternité ? Tout-à-la fois. 
Quelle que soit l’échéance de son mandat à la Kasbah, Youssef Chahed est-il dans le compte-à-rebours. Entré en fonction le 27 août 2016 avec une durée théorique maximale jusqu’à janvier 2020, au plus tard, il sait que, mathématiquement, le temps qui lui reste à accomplir est inférieur à celui déjà passé à la tête du gouvernement. Qu’il parte après les municipales, le ramadhan, les examens scolaires et universitaires, avant la rentrée, après la loi de Finances, début 2019 ou après, il s’inscrit déjà dans le bilan et s’emploie à l’enrichir. Cet instinct naturel chez les politiques n’a de valeur que s’il porte sur des promesses tenues, des réalisations accomplies, des politiques publiques définies, de grandes réformes effectivement engagées. La phase d’apprentissage et d’initiation à la maîtrise des leviers de la Kasbah dépassée, c’est le temps de la concrétisation sous le jugement impitoyable de l’opinion publique.
Le biais qui guette les politiques, c’est la fuite en avant, le populisme, le cosmétique. Avec l’ouverture de la société, la transparence exigée de la vie publique et la montée en puissance de la société civile, tout maquillage devient périlleux. La sanction sera immédiate et fatale. Les exigences de l'UGTT et de nombre d'autres composantes politiques et économiques se fassent pressantes.
Le temps qui reste à Youssef Chahed la tête du gouvernement, avec nécessairement un remodelage qui ne saurait tarder à intervenir, il doit le consacrer à la tenue de ses promesses (fermeture de la Siape, lutte contre la malversation, traque de la contrebande, reprise du port de Rades, etc.). Mais aussi et d'urgence, aux garrots qu’il doit mettre en place pour arrêter l’hémorragie des finances publiques, du déficit de la balance commerciale, la flambée de l’inflation, l’enfer des prix et l’érosion du pouvoir d’achat...
Tout en prenant en charge le moyen et le court terme, c’est l’immédiat, qui doit prévaloir en toute sagesse. Sans illusions sur la capacité de réalisation du gouvernement, d’ici fin 2019, compte-tenu de la conjoncture politique et économique actuelle et du rythme de fabrication des lois de l’ARP, les priorités sont à revoir, loin de toute surenchère et de chimériques espoirs, irréalistes.  
 
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