News - 09.09.2017

La réconciliation autrement, selon Mustapha Ben Jaafar : Les quatre formes réclamées (Album Photos)

La réconciliation autrement, selon Mustapha Ben Jaafar : Les quatre formes réclamées

Nécessaire et urgente, la réconciliation est pour le leader d’Ettakatol, Mustapha Ben Jaafar, bien différente de celle actuellement soumise à l’examen des élus de la nation. Point d’évocation de la « réconciliation administrative » devant bénéficier aux fonctionnaires et anciens dirigeants. Quatre formes précises sont selon lui « aussi nécessaires qu’urgentes », souligne-t-il à l’ouverture samedi matin au palais des congrès de Tunis, du 3ème congrès de son parti. C’est l’occasion pour lui de dénoncer "l’usurpation de la religion à des fins électorales", d’exiger d’Ennahdha de "rompre avec le religieux pour s’amarrer à la modernité", d’inviter les destouriens à s’allier aux forces démocratiques, et de pointer du doigt les déséquilibres régionaux.

La première réconciliation consiste à mettre fin aux disparités entre les générations et les régions.


La deuxième doit s’instaurer entre les familles politiques pour promouvoir l’acceptation de l’autre et le vivre ensemble. « Cessons d’utiliser la religion, par les uns contre les autres pour séduire les électeurs et gagner leurs suffrages, insiste Ben Jaafar. Des campagnes soutenues n’ont fait qu’entretenir la haine et la discorde entre les Tunisiens. Le peuple y a perdu et les deux principaux protagonistes (en allusion à Nidaa et Ennahdha) ont raflé la mise et se la partagent ».

La troisième, entre la famille destourienne et les forces démocratiques. « Les destouriens comptent dans leurs ranges, dit-il, une minorité qui a tiré profit de l’ancien régime et de la malversation. Mais la majorité doit transcender les multiples clivages nés des diverses crises de la collectivisation sanctionnant Ben Salah, des tentatives de démocratisation amorcées par Ahmed Mestiri, du clash du 26 janvier 1978, et bien d’autres.

La quatrième, est celle entre Ennahdha et la modernité. « Une bonne frange des Tunisiens doute encore de la sincérité des concessions faite par le parti islamiste tout au long de l’adoption de la nouvelle constitution, estime-t-il. Ennahdha est appelée à rompre clairement avec le religieux pour s’ériger en parti politique. Il lui est exigé de procéder à une évaluation critique de son expérience au pouvoir, avant 2014 et depuis lors. Cette autocritique, guère aisée, mais refondatrice, nous l’avons fait au sein d’Ettakatol. »

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