News - 16.06.2014

Ennahdha ira-t-elle jusqu'à soutenir la candidature de Caid Essebsi aux présidentielles ?

Ennahdha ira-t-elle jusqu’à soutenir la candidature de Béji Caïd Essebsi aux présidentielles? C’est du moins ce que suggère ce titre d’Essabah el Ousboui Ennahdha est plus proche de Béji Caïd Essebsi que de Nidaa Tounès.

La veille, le conseil de la Choura, l'instance suprême du mouvement, s’était prononcé pour «un candidat consensuel» pour la présidentielle. De là à penser que ce «candidat consensuel» serait Caïd Essebsi, il n’y a qu’un pas, que beaucoup de commentateurs ont franchi allègrement y trouvant une justification à leurs soupçons quant à une transaction secrète entre les partis Ennahdha et Nidaa Tounès lors de la fameuse rencontre de Paris en aout dernier entre les leaders des deux partis.

Or, il aurait suffi de lire l’article, en l’occurrence une interview de Ajmi El Ourimi,  pour comprendre que d’autres candidats déclarés ou potentiels répondent au profil recherché : Ali Larayedh «un homme d’Etat» ; Mustapha Ben Jaafar «notre allié» ; Moncef Marzouki «un ami de notre mouvement» ; Ahmed Najib Chabbi «un vieil ami.

El Joumhoury pourrait devenir un jour notre allié» ; Hamadi Jebali «un ancien chef de gouvernement et c’est peut-être cela qui l’a conduit à nourrir non plus des ambitions partisanes mais nationales». Rien de tout cela donc  ne permet donc d’avancer que BCE est ce Monsieur X que le mouvement cherche à placer à la tête du pays pour en faire son obligé.  Non pas pour gouverner, car ce sera l’affaire du parlement, mais pour inaugurer les chrysanthèmes.  
 

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4 Commentaires
Les Commentaires
ourwa - 17-06-2014 02:21

Essebsi vient de déclarer que Nidâa T présentera ses propres listes aux législatives et son propre candidat aux présidentielles, lui-même... L'annonce de la probabilité du soutien nahdaoui à BCE aux présidentielles est un véritable piège: y répondre, de la part de Nidâa, par une acceptation, même camouflée, ou ne pas répondre (ce qui veut dire oui), plomberait gravement ce parti et compromettrait sûrement ses chances d'obtenir le plus grand nombre d'élus à l'Assemblée nationale. Sa base, très hétéroclite et indisciplinée et dont une bonne partie exècre Ennahdha, irait voir ailleurs. Tant aux légilatives, qu'aux présidentielles. Par contre, répondre à cette probabilité de soutien nahdaoui par un rejet clair et net, argumenté, augmenterait les chances d'une majorité Nidâa T.et mettrait au premier rang Essebsi aux présidentielles...tout en mettant en cause ( trahison?) la supposée alliance secrète Ennahdha-Nidâa...Les élections vont, de toute façon, se jouer sur le fil du rasoir. Si elle était vraie, cette proposition-supposée-de la Choura, appuyée par les déclarations annexes, dans ce sens, de Lâarayedh,en Amérique, ne serait qu'un ballon d'essai, un moyen pour le parti islamiste d'affiner ses stratégies électorales. Sachant qu'il n'aura jamais la majorité absolue à l'Assemblée et qu'il n'aura aucune chance de voir un président issu de ses rangs, Ennahdha continue à soigner son chemin...toujours agrémenté, à souhait, d'une pseudo opposition pétrie d’ambiguïtés et de querelles personnelles et de clocher... Il serait logique et raisonnable que Nidâa clarifie complètement sa position, change son fusil d'épaule, se détache complètement d'Ennahdha...accède enfin au rang d'un véritable parti. Maintenant ou jamais. Cela y va de sa survie et de l’intérêt général du pays.

Observateur - 17-06-2014 14:37

On parle d'Ennahda comme si c'était un parti étranger. En Tunisie, il devrait y avoir de la place pour tous. Pour les années à venir, on devrait former des gouvernement de coalition/d'unité nationale et créer des consensus. La Tunisie a besoin de stabilité politique pour résoudre ses problèmes économqiues et sécuritaires. L'exclusion des temps de Bourguiba et de Ben Ali sont révolus. Que les nostalgiques se le disent.

fadhel - 17-06-2014 20:15

la voix du peuple n'a pas d'importance, tout est réglé d'avance. vous avez fini de partager le gâteau,on est un troupeau de moutons bien sage... l'insécurité est devenue une monnaie courante, la crise économique, l'injustice, l'inflation,sont devenus des problèmes de second plan,bravo votre plan a réussit,ne vous inquiétez pas pour le simple citoyen, il est habitué et bien dressé par Bourguiba et Ben Ali

ourwa - 18-06-2014 04:44

@ Observateur Oui, Ennahdha est un parti étranger, dans la mesure où ce mouvement prône une idélogie polico-religieuse complètement étrangère à la Tunisie, à savoir le wahabisme, un islam rétrograde et verrouillé...et l'appui au terrorisme jihadiste qui ensanglante la nation. Faudrait-il aussi vous rappeler le voeu d'un sixième kalifat proféré par un certain Jebali? ou de la filiation des LPR et d'Ansâar Charia clamée par Ghannouchi? De l'Islam modéré, Islam pop, cantonné à la sphère privée, en Tunisie, à l'Islam rétrograde, totalitaire, liberticide, il y a un fossé, qu'Ennahdha a su franchir en 3 ans, sur les décombres d'une société déboussolée, sans autre assise idéologique, refuge ultime, que celle d'une certaine piété et un fatalisme congénital. Inchallah! Cette même société, abusée pour un temps, après que le mouvement islamiste ait fini, de force, à montrer son vrai visage, consentira-t-elle à se faire c...encore? Les prémices d'une défaite d'Ennahdha se profilent déjà, à l'horizon des prochaines élections. "En Tunisie, il devrait y avoir de la place pour tous." dites-vous... Pas seulement en Tunisie: dans l'Italie des années 20 et dans l'Allemagne des années trente, le jeu démocratique a haussé le fascisme et le nazisme au pouvoir. On connait le résultat. En Tunisie, la même recette est allègrement adoptée par Ennahdha,d'une façon plus insidieuse, car elle associe un certain nationalisme camouflé, sous couvert de "spécificités tunisiennes" et une idéologie islamique "universelle". Ennahdha installe, ainsi, la même nasse électorale tendue en 2011. Mais les Tunisiens mordront-ils encore à l’appât? Voire!... Quant à "la coalition-unité nationale" et au "consensus", il faut arrêter cette mascarade: ils ont fonctionné un moment, sous la pression d'une phase transitoire inconfortable et chaotique, tant bien que mal, mais désirer sa pérennité relève du fantasme. Espérer la conciliation entre et un pseudo consensus entre des adversaires politiques opposés sur le fond, serait le vœu d'une alliance déraisonnable et illogique contre les aspirations d'une société divisée, inégalitaire au plus haut point, gangrenée en partie par la parole divine, ingrédient invité à toutes les sauces...

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